La pêche pour 202415/12/2023Editorial



Voilà déjà l’année 2023 qui touche à sa fin, année qui a encore a connu son lot de conflits armés et d’atteinte aux libertés de chacun.
Si nous ne pouvons que souhaiter l’inverse pour 2024, année des Jeux olympiques dont les trois valeurs sont l'excellence, le respect et l'amitié, autorisons nous aussi à faire nôtre le message véhiculé par la célèbre société PANTONE s’agissant de sa couleur de l’année 2024, PANTONE 13-1023 « peach fuzz » : « une teinte pêche chaleureuse et subtilement sensuelle qui suscite un sentiment de gentillesse et de tendresse tout en transmettant un message d’attention et de partage, de communauté et de collaboration“.

Gardez tous la pêche !


 
Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Lumière(s)08/12/2023Editorial


Depuis plus d'un siècle, chaque année lors du 8 décembre, Lyon brille de mille feux et devient Ville Lumière.

Lumière, qui définit la source de points lumineux.

Lumière, qui indique ce par quoi les choses sont éclairées.

Lumière, comme les Frères qui ont permis d’éclairer les émotions par le septième art.

Lumières, comme la philosophie qui a permis d’éclairer la pensée par la connaissance.

Ainsi, lumière(s) qui permettent de lutter contre toutes formes d’obscurantisme et d’ignorance.

Quelle belle idée, celle de réfléchir, de développer son sens critique, de combattre l’intolérance, l’arbitraire, la foi aveugle, l’inégalité…

Pourtant, pas un jour sans que la Société n’éteigne les lumières !
Sommes-nous dès lors condamnés à vivre dans le noir ?

Avons-nous définitivement assombri le contrat social ?

Les pessimistes le pensent.

Les optimistes continueront à déposer des lampions pour faire briller les esprits et les cœurs.
 
Olivier COSTA
Avocat Associé

A Gérard COLLOMB01/12/2023Editorial


C’est super !…

C’est ce que je retiendrais de toi Gérard, quand tu me le disais avec ce ton de voix qui te caractérisait !

Oui Gérard c’est super tout ce que tu as fait pour Lyon ,

c’est super d’avoir été un homme de conviction mêlé de pragmatisme,

c’est super d’avoir toujours considéré que la fraternité demeurait essentielle dans les rapports humains !

Oui Gérard c’est super toutes les actions que tu as menées pour la France et les Lyonnais et qui resteront gravées à jamais !
 
 
Yves BISMUTH
Avocat Honoraire
Ancien Conseiller Municipal de Lyon

L’Altruisme24/11/2023Editorial


Auguste COMTE a inventé le terme « altruisme ».

Avons-nous oublié ce que ce propos représente ?

Sommes-nous condamnés à persister dans l’égoïsme, témoin de nos sociétés actuelles ?

Et si l’égoïsme et l’altruisme allaient finalement de pair ?

Car prendre soin des autres c’est aussi prendre soin de soi.

Lorsque nous agissons de manière désintéressée pour le bien d’autrui, qui est le propre de l’altruisme, nous ne recherchons pas directement la satisfaction de nos propres envies.

Mais lorsque l’aide apportée a été bénéfique pour autrui, il s’avère que nous pouvons en être heureux.

Soyons donc altruistes, sans rien attendre en retour, sans faire de l’aide à autrui un moyen pour réaliser un intérêt personnel.

Et nos sociétés seront tirées vers le haut.


Olivier COSTA
Avocat Associé

Fait maison17/11/2023Editorial


YOUTUBE vient d’annoncer que l’année prochaine les créateurs de vidéos devront préciser si leur vidéos publiées ont été générées à l’aide d’une intelligence artificielle, afin de ne pas tromper les internautes.

Décision on ne peut plus louable qui démontre que les acteurs du marché anticipent la future réglementation sur l’intelligence artificielle en matière de deep fake mais illustre également le retard pris pour une législation en la matière, le projet de règlement européen sur l’IA tardant toujours à être adopté.

Enfin, se pose une question à l’instar du label fait maison en matière de restauration : qui de la « malbouffe » ou du fait maison conquerra le plus d’internautes ?  


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Bienvenue en Absurdie10/11/2023Editorial


« Face aux enjeux environnementaux et sociétaux …, le monde du sport prend sa part de responsabilité : il reconnait son impact pour le limiter mais aussi pour accompagner les changements de comportements. …Construire moins, c’est réduire considérablement l’impact carbone et permettre de célébrer toute la richesse architecturale française.»

Paris 2024 l’annonce fièrement :
« La prise en compte des enjeux climatiques et environnementaux bien en amont de l’événement, marque une rupture dans l’histoire des Jeux. »

Comment expliquer alors la construction à plusieurs millions d’euros, au beau milieu du lagon de Teahupo’o, à Tahiti, d’une tour en aluminium de 14 mètres de haut, avec climatisation, internet, alors que depuis des années, à proximité, à Taharuu, une tour en bois est utilisée dans le cadre des compétitions du circuit mondial de surf ?

La construction de la nouvelle tour imposera de planter dans le récif, à travers une foreuse installée sur une barge, douze plots en béton et d’installer des câbles sous-marins, au risque évident de dégrader les fonds marins, le corail et nuire à la biodiversité du site.

Et tout cela pour quoi ?

Pour permettre à des spectateurs installés dans leurs salons à des dizaines de milliers de kilomètres de là, qui pour la plupart ne sauront distinguer le site de Teahupo’o de celui de Taharuu, de voir sur leurs téléviseurs, quelques instants d’une épreuve de surf qui ne va durer que trois jours.

Albert Camus expose dans le mythe de Sisyphe, la condition humaine. Selon lui, l’homme se libère de sa condition d’esclave en prenant conscience du caractère tragique de la vie. Malgré l’absurdité de celle-ci, l’homme a les moyens d’être libre et heureux.

Même si la vie est absurde, l’homme peut y trouver un sens par l’exercice de sa conscience qui devient alors libératrice.
Paris 2024 devrait s’inspirer de Camus.
Il est encore temps d’exercer sa conscience.


Olivier COSTA
Avocat Associé

L'avenir03/11/2023Editorial


Le 2 novembre est la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes. Véritable indicateur d’un système démocratique, la protection des journalistes est essentielle, ces derniers formant habituellement le dernier contrepouvoir face à un système étatique. Preuve en est l’existence de presse dite « officielle » pour justement lutter contre la liberté de la presse. Si les journalistes ne constituent pas une corporation exempt de tous défauts, ils sont également devenus un rempart contre la désinformation sur les réseaux sociaux. Leur protection dans le cadre des conflits armés actuels est d’autant plus essentielle. 


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

L'avenir27/10/2023Editorial


Il est délicat en ce moment de se projeter dans l’Avenir tant le présent est source de peurs, d’inquiétudes, de désespérances et d’horreurs.
Mais justement, notre façon de résister, notre façon d’aider, ne consisterait-t-elle pas à faire des projets, à envisager le meilleur avenir possible, pour tenter d’insuffler un nouvel élan positif.
Qu’il s’agisse de la planète, de la solidarité, de l’entreprise, de son cercle familial et amical, de toutes les composantes de l’Humanité, il ne faut pas oublier que l’Avenir est la dimension générale et indéterminée vers laquelle le présent se dirige en permanence.
Il faut donc agir, décider, prendre des risques, maintenant, dans le présent, pour tenter d’obtenir un avenir meilleur.
Certains pessimistes pourraient être tentés d’affirmer qu’il est absurde de se projeter dans l’avenir puisqu’il n’existe pas encore, puisqu’il n’a pas de réalité.
Or, ne pas envisager l’avenir c’est se décharger de notre responsabilité.
C’est renoncer et subir, c’est perdre sa liberté.
Car il faut être libre pour penser l’Avenir. Il faut être libre pour nous permettre d’avoir une idée la plus précise possible de ce qui va se produire.
Par le projet, nous dessinons l’avenir jusqu’à le rendre possible.
« Avance sur ta route, car elle n’existe que par ta marche », écrivait le philosophe Saint-Augustin qui a placé l’homme dans le temps.
Cet avenir nous le voulons meilleur, nous le voulons plus éclairé.
« Pour un peu de temps, une petite lumière brille chez les hommes. Qu’ils marchent, qu’ils marchent afin que les ténèbres ne les saisissent pas ».
Il ne faut donc pas renoncer et réaffirmer sa liberté de penser l’Avenir.


Olivier COSTA
Avocat Associé

Savoir20/10/2023Editorial


La Déclaration universelle des droits de l’homme rappelle que l'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Il est ajouté qu’elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux.

Assassiner un enseignant n’est pas seulement un acte lâche, mais une atteinte à nos libertés fondamentales et au partage du savoir.

N’oublions jamais, comme le disait le Président américain TRUMAN : «If you can read this thank a teacher ».


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

L'indicible13/10/2023Editorial


L’indicible nous met mal à l’aise.
Il nous renvoie à notre difficulté, voire incapacité, à verbaliser et exprimer l’impensable.
Face à l’indicible, nous pouvons être tenté de croire que le langage est trop pauvre et qu’il est impossible de traduire pleinement sa pensée, ses émotions.
Mais les mots ne manquent pas !
Il est toujours possible de les utiliser et par conséquent de les choisir pour exposer l’indicible.
« Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde », écrivait Camus en 1944.
Les usages ont quelque peu modifié le texte qui a ainsi été élargi sous la forme suivante : Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde, mais la force du propos perdure.
Si mal nommer ajoute au malheur, qu’en est-il lorsque l’on ne nomme pas ?
Est-ce nier le malheur ?
Est-ce se rendre complice du malheur ?
Tout dépend de l’indicible.
Lorsque l’indicible nous concerne à titre personnel, un malheur nous touchant individuellement ou l’un de nos proches, ne pas nommer peut-être une forme de protection.
Mais lorsque l’indicible concerne l’Humanité, mal nommer ou pire ne pas nommer devient alors une faute.
Notre Langue, si belle pour exprimer la beauté, et si riche de vocabulaire, comporte également en son sein des mots pour exprimer l’horreur quand cela s’avère malheureusement nécessaire.

Olivier COSTA
Avocat Associé

Sourires06/10/2023Editorial


Octobre est le mois où sont décernés les prix Nobel qui récompensent des personnes pour leur travail en faveur de l'humanité, à travers leurs découvertes, leurs inventions, leurs œuvres littéraires, mais aussi leurs actions pour la paix.

Ce droit sacré des peuples à la paix reste malheureusement pour de nombreux pays un simple espoir.

« La paix commence par un sourire » disait Mère Teresa.

C’est le moment d’essayer, chaque premier vendredi d’octobre étant la journée mondiale du sourire, dite aussi « World Smile Day », inventée par Harvey Ball, créateur du fameux « Smiley ».

Alors sourions !

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Je cours donc je suis !29/09/2023Editorial



Les débats intenses concernant le retour sur les terrains d’Antoine Dupont après sa fracture nous interrogent sur la place du sport dans la vie.

Naturellement, la décision d’une reprise d’une activité sportive après un tel choc incombe à l’équipe médicale, un sportif ayant toujours envie de reprendre au plus vite.

Mais pourquoi une telle envie !
Comment un sportif peut-il prendre des risques pour sa santé ?
La réponse se trouve sans doute dans ce qui fait l’Humanité.
Le sport est un formidable générateur d’émotions, pour ceux qui le pratiquent et ceux qui le contemplent.
Or, les émotions sont ce qui nous permet de vivre, de ressentir, de vibrer, de donner un sens à sa vie.

Je cours donc je suis.

La philosophie nous aide à comprendre.
Les philosophes antiques connaissaient déjà l’importance de l’activité physique.
« Après la musique et la poésie, c’est par la gymnastique qu’il faut former les jeunes gens. (…) Il faut donc que dès l’enfance, et tout au cours de leur vie, ils soient formés rigoureusement dans cet art.», nous enseigne Platon dans la République.

Si Platon prône une certaine mesure et un équilibre de la pratique sportive, pour concilier une certaine vigueur physique avec une certaine vigueur morale, c‘est pour atteindre la vertu, le courage, la tempérance, la maitrise de soi.

Epictète, dans ses Entretiens, recherche lui aussi le sens de la pratique sportive pour accroitre ses facultés morales au-delà de la performance physique et de la gloire.
« …Quand tu veux t’exercer pour toi-même, si tu as soif un jour de grande chaleur, prends une gorgée d’eau fraîche, puis crache-la et n’en parle à personne. »

En réalité, la pratique sportive a pour finalité le soin de l’âme.

On comprend mieux alors cette farouche volonté de jouer !


Olivier COSTA
Avocat Associé

FOBO22/09/2023Editorial



Le projet de règlement européen sur l’intelligence artificielle dispose dans son exposé des motifs «  L’IA est un outil qui devrait se mettre au service des personnes et constituer une force positive pour la société afin d’accroître, en définitive, le bien-être de l’être humain ». Parallèlement une récente étude américaine de Gallup laisse apparaitre une nouvelle crainte chez le travailleur, le « FOBO », « Fear Of Becoming Obsolete ». Littéralement, cette crainte de devenir obsolète, et donc remplacé par une intelligence artificielle, est ressentie par 22 % des travailleurs américains. Fantasme ou réalité ? La société Onclusive, en France, spécialisée notamment dans la veille média, vient d’annoncer un plan social massif où des salariés seront remplacés par des outils d'intelligence artificielle. Nous sommes loin du « bien-être » annoncé. Nous voici à nouveau face à la difficile équation d’une révolution technologique, entre le progrès et ses conséquences. Il nous reste à construire la société de demain, l’artificiel nous ramenant durement au réel.


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

L'éloge de la nuance15/09/2023Editorial



Il y a un an, quasiment jour pour jour, notre Edito avait pour titre « la liberté de redevenir intelligent ». Un an plus tard, force est de constater que nous n’y sommes pas parvenus.
Plus que jamais, nous succombons à la tentation de simplifier le débat, réduire à la portion congrue la pensée, la réflexion, l’échange, la compréhension, …
Parallèlement, l’éthique est brandie partout tel un étendard censé éclairer le chemin, pâle copie de « La Liberté guidant le peuple ».
Ethique imposée par certains, en stigmatisant violemment ceux qui ne la suivrait pas.
A l’heure où un événement sportif planétaire censé rapprocher les êtres, déclenchent des polémiques d’une bêtise infinie,
A l’heure où des catastrophes naturelles déciment des nations,
A l’heure où des drames humains se jouent par milliers,
Il faut rappeler que l’éthique ne se décrète pas, qu’elle ne peut être une injonction, mais qu’elle se nourrit, se construit, se dessine, petit à petit à travers les sentiers de la nuance.
Mais la nuance demande du temps.
Apprécier la complexité des choses ne peut se faire à coup de déclarations tapageuses, à coup de tweets rageurs, motivés au mieux par un manque de connaissances, au pire par des calculs politiciens dangereux.
Sans nuance, des vies peuvent être gâchées, brisées, par des jugements hâtifs, qui ne respectent plus aucune règle si ce n’est celle de faire le plus de bruit possible.
Malheureusement, ce qui est excessif est devenu signifiant, jetant ainsi aux orties la nuance pourtant indispensable aux doutes, aux questionnements, aux remises en cause, à l’intelligence, qui font l’Humanité.

Olivier COSTA
Avocat Associé

Violence(s) !30/06/2023Editorial



Il y a quelques mois nous avions rédigé un éditorial sur « Aimer se faire peur ».
Nous y sommes.
Voici venu le temps des violences.
Violence de la mort d’un jeune homme.
Violence subie par la perte d’un enfant.
Violence à l’égard des services de police qui tentent d’assurer la sécurité publique.
Violence à l’encontre des commerçants qui voient leurs outils de travail être saccagés.
Violence des propos tenus par les citoyens.
Violence de l’embrasement voulu par certains élus.
Violence du silence des autres.
Violence des institutions qui ont oublié le principe de la séparation des pouvoirs.
Violence de l’absence de moyens de la Justice pour être comprise et acceptée par tous.
Violence de la déshérence de l’éducation nationale républicaine.
Sommes-nous en train de vivre le cauchemar français ?
Toute cette violence conduit à la rupture du contrat social liant nos sociétés.
Mais rappelons-nous Eschyle : La violence engendre la violence.
La France n’a plus le temps pour la technocratie, elle doit retrouver ses esprits.
Il serait temps que les élus, de quelque bord qu’ils soient, le comprennes.

Olivier COSTA
Avocat Associé

Disruption positive23/06/2023Editorial



Le Parlement européen a adopté sa position de négociation concernant la législation sur l’intelligence artificielle (IA) le 14 juin 2023 avant les discussions avec les États membres sur la forme finale de la législation attendue pour la fin de l’année, pour une entrée en vigueur probable pour 2026.

Si l’IA amène son lot de craintes et de débats philosophiques, le numérique, comme le rappelait déjà le Conseil d’Etat en 2014, a suscité la reconnaissance de nouveaux droits fondamentaux, dont le droit de la protection des données personnelles.

Par un curieux paradoxe, l’IA, parce qu’elle est justement porteuse d’excès, servira d’autant plus la cause de la protection des libertés fondamentales.


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Pitoyable !16/06/2023Editorial



A quoi bon ! Encore une fois !

Voici le premier sentiment que procure la lecture des propos tenus par Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU.

Mais à y lire de plus près, la conférence de presse qui s’est tenue le 15 juin marque un positionnement clair des Nations Unies sur la question du climat.

Il est reproché un manque d’ambition qui, s’il n’effraye pas les pays belliqueux, peut faire réagir les pays adeptes du « soft power » qui veulent compter à l’échelle mondiale.

Il est rappelé que nous nous précipitons « vers la catastrophe, les yeux grands ouverts, avec bien trop de gens prêts à tout miser sur des vœux pieux, des technologies qui n’ont pas fait leurs preuves ou des solutions miracles », dans une sentence mettant au ban les apprentis sorciers et rappelant l’importance de la recherche scientifique, validée par les expérimentations et non les dogmes.

Il est fait mention de l’importance de la société civile face aux Etats, « Dans toutes les sociétés, sans exception, les voix de la société civile doivent être entendues. Elles doivent participer à la table des négociations pour l’élaboration des politiques, et sur le terrain pour aider au changement », ce qui amène à repenser le modèle actuel de la coopération internationale.

Il est adopté un ton ferme à l’égard du Monde dont « la réponse collective est pitoyable. »

Mais au-delà des simples postures, le secrétaire général de l’ONU est bien conscient que seule l’économie permettra d’infléchir la politique mondiale sur le climat, « ce qui est essentiel dans les COP est de s’assurer que ceux qui sont les plus liés aux secteurs qui ont bénéficié de l’économie du passé reconnaissent l’importance d’être des leaders dans la création de l’économie du futur ».

Olivier COSTA
Avocat Associé

Sordide09/06/2023Editorial



A l’horreur des événements récents d’Annecy s’est ajouté le caractère sordide de la diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux.

Ceci, outre que cela illustre une société du voyeurisme confortablement installée dans son canapé, interroge aussi sur la maturité élémentaire de certains pour qui l’accès et l’utilisation des réseaux sociaux s’effectuent sans filtre, ni mesure de la loi, et met à nouveau en lumière l’absence de modérations de certaines plateformes, pour qui la diffusion prime sur la dignité.

« Internet est le rendez-vous des chercheurs, mais aussi celui de tous les cinglés, de tous les voyeurs et de tous les ragots de la terre » (Alain FINKIELKRAUT).



Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Soyons révolutionnaires, soyons optimistes !02/06/2023Editorial



Il faut le reconnaitre ! Comme rarement depuis des décennies, nous traversons une période délicate.

Une rengaine sournoise nous amène à considérer que les temps actuels sont sinistres, que chaque jour sera plus mauvais que le précédent et que nous fonçons vers le pire.

Ce défaitisme des résignés nous entraîne vers un pessimisme inéluctable, qui nous empêche d’agir au nom du fameux « à quoi bon ».

Et si finalement rester optimiste de nos jours, n’était-il pas l’expression d’un acte de résistance quasi-révolutionnaire ?

Certes, il n’est pas question d’un optimisme naïf, miroir inversé du pessimisme inéluctable, qui de la même façon que ce dernier aboutirait à une passivité totale face à l’avenir.

Mais de l’optimisme moderne inspiré du siècle des lumières, un optimisme de l’action.

Citons Winston Churchill : « Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté ».

Ou encore Albert Camus : « il n'est guère de passion sans lutte », « la lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme ».

Alors soyons révolutionnaires, soyons optimistes !


Olivier COSTA
Avocat Associé

3,90 euros d’amende pour la violation d’un droit fondamental26/05/2023Editorial



La CNIL irlandaise vient de prononcer une sanction de 1.2 milliard d’euros à l’encontre de la société META du fait du non-respect du Règlement General sur la protection des données (RGPD). Si ce montant de sanction est une « méta sanction » qui va donc au-delà des montants de condamnations que nous connaissions, elle peut aussi être relativisée. En effet, le tout premier considérant du RGPD dispose que « La protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel est un droit fondamental ». Ce droit s’entend collectivement, mais aussi individuellement. Mis en perspective du nombre d'utilisateurs Facebook actifs quotidiens en Europe ( 307 millions), cette amende équivaut donc à un montant de 3,90 euros par individu, dont META a violé les droits fondamentaux. Un simple excès de vitesse vous coutera une amende de 68 euros…

A méditer !



Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Mal à sa Démocratie !12/05/2023Editorial



Symbole par excellence de l’Elu de proximité, le Maire bénéficie d’un attachement fort de ses concitoyens.
Malheureusement, peut-être faut-il dire bénéficiait ?
Face à la désaffection pour la chose publique, au repli sur soi et au rejet de l’intérêt collectif, les mandats de près de 35 000 maires en France étaient déjà confrontés à un manque de candidatures pour faire office de prochain édile.
Il est alors certain que les risques de voir son habitation être incendiée, d’être injurié ou violenté ne vont pas favoriser l’émergence des vocations.
Ne plus être capable d’accepter le jeu démocratique des élections, ne plus être capable de souffrir un avis contraire au sien sans engendrer une spirale de violence au lieu d’essayer de convaincre et d’argumenter, voilà des signaux d’un mal à sa Démocratie !
Au-delà de la légitime émotion ressentie suite à la démission d’un Maire atteint personnellement, mais aussi de l’hypocrisie manifestée par l’Etat qui ne découvre pas soudainement les difficultés de l’élu, se pose la question de la permanence du chaos, désormais existant à chaque expression de désaccord politique.
Les lieux de pouvoir, voyant leur légitimité être sans cesse contestée, ne suffisent plus à refreiner les excès, y compris ceux provenant de certains élus.
Comme le disait Thomas Hobbes, « l’homme est un loup pour l’homme » !
Mais comme le rappelait Jean-Jacques Rousseau, « le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir ».
Il appartient donc aux gouvernants de faire preuve de courage et de faire respecter le contrat social conclu par les citoyens, pris dans l’expression de leur majorité.



Olivier COSTA
Avocat Associé

Hypocrisie ?05/05/2023Editorial



Geoffrey Hinton, l'un des pionniers de l’IA, annonce avoir démissionné de Google le 1er mai pour désormais librement critiquer l’IA et exprimer ses regrets pour son implication dans le développement de cette dernière.

Cette prise de position s’inscrit dans la lignée de la pétition publiée fin mars visant à ce que tous les laboratoires d'IA interrompent immédiatement, pendant au moins six mois, la formation de systèmes d'IA plus puissants que le GPT-4.

A ceci s’ajoute la dernière déclaration du PDG de GOOGLE suivant laquelle il appelle à la mise en place d'un cadre réglementaire mondial pour l'IA, similaire aux traités utilisés pour réglementer l'utilisation des armes nucléaires. Rien de moins !

Ce mea culpa perpétuel des acteurs de la « Tech » (voir aussi l’inventeur du « retweet », Facebook…) semble assez hypocrite mais doit malheureusement nous interroger sur la nécessaire éthique associée à l’innovation.

Laquelle de ces 2 notions privilégier, comment et à quel stade du processus de création ? A défaut, nous continuerons à jouer au docteur Frankenstein…


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

La part des choses !28/04/2023Editorial



Une « vieille dame » sera mise à l’honneur ce samedi soir.
C’est le surnom affectueux donné à la Coupe de France, compétition unique, qui mêle le monde du sport amateur au monde sportif professionnel.

Depuis plus de 100 ans, la finale de la Coupe de France rythme le calendrier sportif des français.
L’histoire des Présidents et de la  « veille dame » fait également partie de la légende associée à cette compétition.

A l’image des temps actuels qui voient de nombreuses manifestations culturelles être remises en question ou même purement et simplement annulées, voilà que des voix s’élèvent pour empêcher un Président de la République française d’assister à la finale.

La démocratie impose de faire la part des choses.

Il existe des lieux d’expression démocratique qui doivent recueillir le pouls des citoyens et écouter leurs doléances.

Est-il alors pertinent de voir des symboles culturels ou sportifs venir se substituer à ces lieux ?

Qu’ils puissent servir de caisse de résonnance, cela existe depuis la nuit des temps.
Mais qu’ils représentent le constat de la désaffection pour la chose publique au profit de l’adoration de la chose polémique, cela devient dangereux.

Il est urgent de faire la part des choses avant que toute chose ne devienne que le reflet d’une part !

Olivier COSTA
Avocat Associé

5 kilomètres heure 21/04/2023Editorial



Le Ministre de l’intérieur, a indiqué qu’ à partir du 1er janvier 2024, les petits excès de vitesse inférieurs à 5km/h ne seraient plus sanctionnés par un retrait de point.

On a cru rapidement à une tolérance de la loi, le Ministre de l’intérieur indiquant « Une mesure de bon sens pour nos concitoyens » et se révélant peut-être un disciple du philosophe John LOCKE selon lequel la tolérance est de « cesser de combattre ce qu'on ne peut changer ».

Analyse trop rapide car le dépassement de vitesse sera toujours assorti d’une amende.

Il s’agirait en fait d’une « indulgence administrative » suivant les termes énoncés.

Il ne serait donc pas toléré que la loi ne soit pas respectée mais il faudrait être indulgent sur son non-respect…

Pourquoi alors continuer à sanctionner ce dépassement d’une amende ? Le message est finalement davantage politique que juridique car aucune loi ne peut viser un principe de tolérance de son application, sauf à nier sa propre portée.

Il s’agira tout simplement d’un nouveau texte qui fixera le retrait de points au-delà d’un excès de 5km, en sus d’une amende.

Que de circonvolutions pour 5 km/h…


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

La Constitution !14/04/2023Editorial


Qu’est-ce qu’une constitution ?

Dans certaines définitions, il s’agit d’une manière dont quelque chose est constitué, composé, établi. C’est l’ensemble des éléments qui le composent.
L’un des synonymes qui peut être utilisé est le terme charpente.

Sur le plan du droit, la constitution est un ensemble de textes juridiques qui définit les institutions de l’État et organise leurs relations. Elle peut aussi rappeler des principes et des droits fondamentaux.
Elle constitue la règle la plus élevée de l'ordre juridique.

Dans la première acception, il faut rappeler que sans charpente, n’importe quel toit s’effondre.
Dans la seconde, il faut rappeler que sans règle juridique, n’importe quel Etat s’effondre aussi !
A l’heure où notre pays est traversé par de nombreuses turbulences et au moment précis où le Conseil Constitutionnel va rendre une décision importante, son accès a été bloqué par un amoncellement de poubelles.
Si l’action reste symbolique, elle n’en dénote pas moins un mépris inquiétant pour les Institutions.
Or, s’il est tout à fait loisible d’exprimer loyalement ses idées, ses opinions, ses arguments, ses contradictions, ses griefs à l’égard de telle ou telle personne, il ne faut jamais perdre de vue qu’il est indispensable de protéger nos Institutions car ce sont elles qui protègent nos Libertés.
N’en déplaise à certains, nous sommes un État de Droit et nous avons besoin d’une charpente pour éviter que notre toit commun s’effondre.

La Constitution doit ainsi être respectée sous le contrôle du Conseil Constitutionnel.
Il est indispensable que le Conseil Constitutionnel puisse alors œuvrer dans la sérénité, ce d’autant lorsque cette dernière a fui le débat des idées.


Olivier COSTA
Avocat Associé

Barricade07/04/2023Editorial


De tous temps les manifestations ont connu leurs lots de barricades. Initialement conçu comme un amas de matériaux divers pour empêcher un passage dans une voie, les barricades ne sont désormais plus sur la rue, mais sur les vitrines des différents magasins présents le long du trajet d’une manifestation.

De synonyme de barricade, la manifestation devient synonyme de barricader, soit se calfeutrer contre une attaque extérieure. Curieuse conséquence, dans une démocratie, que de désormais devoir être obligé de se protéger d’un droit d'expression collective des idées et des opinions, qui découle pourtant de l’article 11 de la déclaration des droits de l’Homme.
 
A méditer


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Le besoin de vérité31/03/2023Editorial



Tout devient faux alors que nous n’avons jamais eu tant besoin de vérité !

Le progrès technologique a de tout temps contribué à l’amélioration de la condition humaine mais paradoxalement a toujours également entraîné une phase de rejet.
Nous sommes inondés chaque jour d’évolutions techniques toutes plus spectaculaires les unes que les autres.

Mais nous n’avons pas pris le temps d’accompagner ces évolutions d’une véritable réflexion philosophique et intellectuelle.
Nous sommes dès lors confrontés à une défiance qui a pour conséquence de nous opposer les uns aux autres à coup de mensonges éhontés.

Et voilà que surgissent des images et des vidéos qui permettent et vont permettent encore de fabriquer des fausses vérités plus vraies que nature.

Nous apprenons à nos enfants l’Histoire.
N’oublions pas non plus de leur apprendre l’esprit critique et de démêler le faux du vrai.

Car sinon nous en ferons une génération de « fake people » qui souffrira du manque de vérité.
Et le manque de vérité conduit aux drames.


Olivier COSTA
Avocat Associé

Chat GPT, promoteur de l’éthique ?24/03/2023Editorial


Nombreux sont ceux qui ont testé les limites de chat GPT de manière plus ou moins amusante ( à date si les œufs de vache ont disparu des réponses, les œufs de brebis existent toujours et contiennent plus de matière grasse que les œufs de poule …).

Ceci nous amène tout d’abord à relativiser la portée des réponses apportées par cet outil. Plus généralement, et même si cet outil est impressionnant, il n’est pas exempt de défaut. En effet, ne pouvant apprendre que la base d’écrits préexistants en ligne, non « préqualifiés », cet outil perpétue donc par défaut des biais et ou la possibilité de générer des discours haineux, xénophobe etc…, pour lesquels des humains (et non une intelligence artificielle…) travaillent en permanence à la correction.

L’ampleur des risques de dérive a donc remis en avant la primauté d’un besoin d’éthique, avec la difficulté, a minima, de trouver des dénominateurs communs compte tenu d’un outil utilisé de manière mondiale.

A minima et au niveau européen, ChatGPT met en lumière la nécessaire éthique et la prévention de tous biais, telle que déjà visée dans le projet de règlement européen sur l’intelligence artificielle.

De fait et par ces défauts, cet outil vient renforcer la légitimité d’une réglementation, mais aussi l’urgence à l’adopter.

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Aimer se faire peur17/03/2023Editorial


Il faut le reconnaitre.
L’actualité pousse au pessimisme.

Il faut être un optimiste forcené pour garder la foi en l’humanité et l’envie de créer de nouveaux projets.

Mais pourquoi aimons-nous tant nous faire peur ?

Les images d’avions jouant aux auto-tamponneuses dans un contexte dramatique de guerre !

Les images d’insurrections dans une capitale envahie par les déchets !

Les images de députés s’invectivant sans aucun respect ni pour les institutions ni finalement pour les citoyens qu’ils représentent !

Chaque jour, s’instille ce sentiment que le pire est encore à venir, dans un état de sidération collective, qui empêche l’intelligence et la mesure de prendre leurs places légitimes.

Alors devons nous craindre cette escalade de la peur.
Ou est-ce finalement la recherche quelque peu désespérée d’un objectif, certes mal défini, venant confirmer notre existence.

Face aux dangers multiples qui nous menacent, faut-il attendre d’avoir si peur pour avoir la sensation d’être et d’exister et se rendre compte à quel point la vie vaut d’être vécue ?

Et d’espérer alors un sursaut démocratique et le rejet des extrémismes.

Quelle situation paradoxale que celle d’avoir peur pour ressentir le sentiment d’être vivant et en sécurité.


Olivier COSTA
Avocat Associé

L’enfant, lanceur d’alerte malgré lui ?10/03/2023Editorial


Les parents auraient-ils tous « démissionné » ? Nous connaissions déjà les limites et risques d’internet, des écrans et des réseaux sociaux. De là à voir surgir en quelques jours, 3 propositions de texte de loi pour protéger l’enfant de ces outils doit nous interroger sur notre propre capacité d’adulte à assurer une autorité parentale.

Le législateur vient justement nous le rappeler, proposant de repréciser au sein du code civil la notion d’autorité parentale, par un projet de loi sur le respect du droit à l’image des enfants face aux dérives de parents (fiers ?) de leurs enfants, et le partage irréfléchi de photographies sur internet.

A ceci s’ajoutent 2 projets de lois sur la surexposition des enfants aux écrans, et l’obligation pour les réseaux sociaux de solliciter un accord parental pour les inscriptions des internautes de moins de 15 ans. Ces textes sont bien évidemment les bienvenus et, grands enfants que nous sommes, nous ferions bien de nous en inspirer pour nous même.

En revanche, ils illustrent un échec de l’autorité parentale qui est, rappelons-le, l’ensemble des droits et des devoirs que les parents ont vis-à-vis de leur enfant mineur. Ils doivent aussi nous interroger sur notre infantilisation (?) où désormais toute activité nécessiterait donc un texte pour qu’elle ne dégénère pas ? la Loi ne devrait pas avoir ce rôle.

« Oui… La télévision élevée à la dignité de récompense… et, par corollaire, la lecture ravalée au rang de corvée… c’est de nous, cette trouvaille… » ( Daniel PENNAC « Comme un roman »)

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

L'éthique03/03/2023Editorial



La ministre des Sports, Madame Amélie Oudéa-Castéra, vient d’annoncer l'installation prochaine d'“un comité national pour renforcer l'éthique et la vie démocratique dans le sport”.
L’objectif de ce comité est de renforcer l'éthique et la vie démocratique dans le sport.
Il sera composé de personnalités qualifiées incontestables, venant de tous horizons.
Faut-il s’en réjouir ou au contraire penser qu’il est malheureux qu’il faille créer un tel comité pour réguler des comportements humains ?
Le terme éthique vient du mot grec « ethos » qui signifie « manière de vivre ».
Est-ce donc à dire que dans nos instances sportives mais le raisonnement s’applique ailleurs, certains dirigeants soient à ce point dénués de « manière de vivre » qu’il faille créer un organe de régulation ?
L'éthique, en philosophie, s’intéresse à la conduite des individus évoluant en société.
L’éthique conduit ainsi à s’interroger sur notre rapport à l’autre, sur la liberté individuelle et sur la responsabilité personnelle.
Elle est toutefois évolutive et se détermine au regard du lieu où nous nous trouvons et du temps dans lequel nous vivons.
Dès lors, l’instauration d’un comité pour renforcer l’éthique peut être perçue comme une régression de la qualité de nos interactions humaines.
L’individu ne pouvant plus se réguler seul, il faut créer un comité !
C’est un constat d’échec, il faut le reconnaitre.
Dans l’Ethique de Spinoza, la vertu est le chemin d’accès au bonheur.
Il serait temps de s’en convaincre.


Olivier COSTA
Avocat Associé

1 an déjà !24/02/2023Editorial

 
1 an déjà !

Le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine.

Quelles conclusions hâtives en tirer ? L’arsenal juridique (convention de Genève notamment) se révèle bien impuissant à stopper cette guerre et les exactions actuelles. A dessin, chacun s’est retranché derrière la sémantique, le Président russe parlant « d’opération spéciale » pendant que les pays fournissant des moyens à l’Ukraine indiquent ne pas être en guerre contre la Russie, la livraison d'équipements militaires à l’Ukraine dans le cadre de l'exercice de sa légitime défense « ne constituant pas une co-belligérance ». Dont acte.

Il reste que ni le droit international ni la diplomatie n’ont rencontré de succès pour solutionner ce conflit, donnant raison à Muriel Barbery qui écrivait dans « L'élégance du hérisson » : « la diplomatie échoue toujours lorsque le rapport de force est équilibré. On n'a jamais vu un plus fort accepter les propositions diplomatiques de l'autre ». Tristement, le conflit ukrainien (comme bien d’autres d’ailleurs) illustre les limites du Droit international pour lequel l’adhésion au principe ne vaut pas forcément ratification.

J’espère grandement ne pas avoir à écrire l’année prochaine un nouvel édito intitulé «  2 ans déjà ! »


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Ecouter !17/02/2023Editorial

 
Avons-nous oublié le sens du mot écouter ?
Ecouter, c’est prêter attention à ce que quelqu'un dit pour l'entendre et le comprendre.
Qu’est donc devenue notre Société pour être à ce point le chantre de la cacophonie.
 
« Alors certes, contre la médisance il n’est point de rempart.
Nous savons que les langues ont toujours du venin à répandre.
Et qu’il est si facile d’accuser son chien de la rage quand on veut le noyer.
A l’heure où tous les vices à la mode passent pour vertus,
Où Il n'y a point de pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre,
Où à longueur de plateaux télévisés, les gens de qualité savent tout sans avoir jamais rien appris,
Où un sot qui ne dit mot ne se distingue pas d’un savant qui se tait, »

Ne serait-il pas temps de revenir au bon sens,

« Ne pas oublier que nous vivons de bonne soupe, et non de beau langage,
De cesser de regarder ce que nous perdons et ne voyons point ce qui nous reste.
S’il certes plus aisé de mieux aimer un vice commode qu’une fatigante vertu,
Si donner est un mot qui tend à ce point vers l'aversion, que nous ne disons jamais je vous donne mais je vous prête le bon jour,
Rappelons-nous alors que souvent on entend mal ce qu'on croit bien entendre,
Et quand on sait entendre, on parle toujours bien. »

350 ans après sa mort, qu’il soit permis ces libres emprunts à Molière dont le propos est toujours aussi vif !


Olivier COSTA
Avocat Associé

Représentation nationale ?10/02/2023Editorial


Le Code de déontologie des députés dispose notamment que les députés doivent agir dans le seul intérêt de la Nation et des citoyens qu’ils représentent, à l’exclusion de toute satisfaction d’un intérêt privé.
A ceci s’ajoute un principe d’indépendance suivant lequel, en aucun cas, les députés ne doivent se trouver dans une situation de dépendance à l’égard d’une personne morale ou physique qui pourrait les détourner du respect de leurs devoirs.
Rappelons que la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants.
La question se pose désormais de savoir si l’attitude de nombreux députés, toutes tendances politiques confondues, et les logiques d’appareil associées, sont toujours en accord avec ces principes d’indépendance, de préservation de l’Intérêt général, et s’ils reflètent toujours la représentation nationale.
Un pluralisme politique et démocratique ne mérite ni la cacophonie, ni l’outrance.
Grand fan de Coluche, je souhaiterai cependant que sa citation ne reste qu’un trait d’humour : « La chambre des députés, la moitié sont bons à rien. Les autres sont prêts à tout ».

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

La liberté de Jouer03/02/2023Editorial


Du 26 juillet au 11 août 2024, se dérouleront les Jeux Olympiques, suivis des Jeux Paralympiques qui se tiendront du 28 août au 8 septembre 2024.
C’est-à-dire demain, à l’échelle d’une organisation d’une telle ampleur.
Nos instances ont elles oubliées la définition des mots Jouer et Sport ?
Jouer, c’est se divertir en pratiquant un jeu, s'amuser avec un jeu.
Le sport se définit comme une activité physique exercée dans le sens du jeu et de l'effort, et dont la pratique suppose un entraînement méthodique et le respect de règles.
Se divertir en respectant des règles.
Les prochains J.O. sont très attendus ne seraient-ce que pour Paris.
Mais dans un contexte économique et international extrêmement critique, ils seront aussi scrutés dans les moindres détails.
Il en va de l’image de la France.
Or, à l’aube de ces J.O., force est de constater que de trop nombreuses fédérations sont empêtrées dans des scandales d’un autre temps, et que certaines autres ont du mal à définir un projet sportif pour les jeunes talents français.
Il est encore temps, mais cela devient urgent, de ne plus oublier le sens des mots Jeu et Sport.
La Ministre des Sports y travaille sans conteste.
Mais c’est un état d’esprit vertueux bien plus large, englobant ainsi toute la population française, qu’il faut insuffler.
En ces temps troublés, les Jeux et le Sport sont plus que jamais un facteur de cohésion.
Tentons de retrouver le plaisir de ressentir les émotions propres au Jeu.

Olivier COSTA
Avocat Associé

Meta- morphose ?27/01/2023Editorial


La décision prise, il y a 2 ans, par Meta, réseau social, de supprimer les comptes de l’ancien Président américain avait posé de nombreuses questions, face à sa part prépondérante dans l’espace médiatique. La décision de réadmission en pose tout autant. Sans nous interroger sur le bien-fondé de ces 2 décisions, les motivations doivent interpeller.

Initialement META avait indiqué que l’ex-président ne pourrait revenir que lorsque « les risques pour la sécurité du public auront disparu ». Sa réadmission est aujourd’hui justifiée par le fait que « Le public doit pouvoir entendre ce que les personnalités politiques disent afin de pouvoir faire des choix éclairés » META précisant cependant « mais cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de limites à ce que les gens peuvent dire sur notre plateforme. Quand il y a un risque de préjudice dans le monde réel – un risque élevé qui justifie une intervention de Meta dans le débat public ».

Personne ne semble s’émouvoir que par de telles déclarations, META s’érige désormais en véritable pouvoir régalien, juge de la sécurité publique et gendarme du débat public. Ne pas le contester équivaudrait à reconnaitre, à un tel réseau social, la puissance d’un Etat.
On vous aura prévenu…

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

La liberté de travailler20/01/2023Editorial


Faut-il rappeler que le droit au travail participe de la dignité de l’être humain.
Il a ainsi été affirmé pour la première fois en 1848 par la IIe République.

Ce droit a été depuis inscrit dans le Préambule de la Constitution de 1946 et dans la Constitution de
1958 mais également affirmé par le droit européen et international.

L’article 15 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne prévoit ainsi que toute personne a le droit de travailler et d'exercer une profession librement choisie ou acceptée.

Au cours d’une semaine chargée sur le plan social, ce propos introductif nous permet de redire à quel point il est nécessaire de repenser notre rapport au travail.

En effet, le droit de grève a quant à lui, été acquis à la suite de nombreuses luttes légitimes, s’étalant de 1791 à 1946 pour être également inscrit dans la Constitution.

Mais ce droit de grève n’a de sens que s’il recherche l’amélioration des conditions permettant d’exercer sa liberté de travailler.

Ce sens est, en revanche, totalement perdu, lorsque le droit de grève se transforme en obstacle à la liberté de travailler.
Les notions de grève et de travail ont ceci de commun qu’elles doivent être toutes deux, l’expression de la liberté de travailler.
Or, certains propos tenus récemment s’apparentent à une opposition entre liberté et travail.

C’est une erreur majeure pour les prochaines générations.
Certes, les façons de travailler d’hier ne sont pas les mêmes que celles d’aujourd’hui, ni que celles de demain.
Certes, il existe une multitude d’activités professionnelles, à la pénibilité extrême pour certaines et moindres pour d’autres.

S’il faut évidemment régler ces questions, c’est à travers un dialogue social, franc, honnête, et lucide et non en opposant des notions qui ont des racines communes. 

Olivier COSTA
Avocat Associé

Tous dans la caverne ?13/01/2023Editorial



L’Ifop vient de rendre son rapport d’enquête auprès des jeunes visant à mesurer leur porosité aux contre-vérités scientifiques et ceci au regard de leur usage des réseaux sociaux.

On découvre notamment que l’idée selon laquelle on nous ment sur la forme de la Terre (« platisme ») est partagée par près d’un jeune sur six, ce pourcentage augmentant suivant le moteur de recherche du réseau social consulté.

En parallèle on apprend que la moitié des étudiants d’un master ont confié à ChatGPT (intelligence artificielle de OPENAI) la rédaction d’ un devoir.

Après la dépendance aux outils technologiques, serions-nous proches de devenir esclave de la « connaissance » qu’ils diffusent ?

Gardons notre libre arbitre et n’ayons pas peur de la connaissance car comme le dit Albert CAMUS : « Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude ».
 


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Le Père Noël multirécidiviste16/12/2022Editorial


« Père Noël, levez-vous :

Vous êtes poursuivis pour l’utilisation, seul, d’un traîneau à 8 rênes alors que l’article R434-4 du code de la route dispose que : «  Quand le nombre de bêtes de trait d'un attelage est supérieur à six ou excède cinq en enfilade, il doit être adjoint un aide au conducteur ».

Vous êtes aussi poursuivi pour vol à basse altitude en récidive, absence de droit de grève des lutins, heures supplémentaires de nuit non déclarées, captivité de rênes sauvages utilisés à des fins commerciales.

J’observe en outre que votre passage par la cheminée incite à maintenir un système de chauffage émetteur de particules fines ».

« Quelle est votre défense ? »

« La magie de Noël Monsieur le Président, je plaide non coupable. »

« Très bien, j’ordonne la relaxe, à l’année prochaine. »

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

La liberté de choisir sa fin de vie09/12/2022Editorial


La Convention citoyenne sur la fin de vie commence ses travaux.

Sujet éminemment sensible, renvoyant à l’intime de chacun, à ses convictions personnelles, à des considérations métaphysiques, peut-on être libre de choisir sa fin de vie ?

A ce jour, le choix de sa fin de vie est strictement encadré.

La loi du 2 février 2016 a posé le principe selon lequel toute personne a droit à une fin de vie digne et apaisée.

Depuis, des défaillances quant à l’accès aux soins palliatifs ont été relevées, incitant des citoyens français à choisir une fin de vie organisée dans des pays voisins à la législation plus souple.

Ces personnes revendiquent un droit à mourir plus digne et la liberté de choisir à quel moment et dans quelles conditions ils décident de finir leur vie.

Même si c’est au Législateur à qui revient la tâche de légiférer, les réflexions issues de la Convention qui réunit des citoyens de tous horizons sont ainsi particulièrement attendues.

Notre liberté de jouir de la vie intègre-t-elle celle du choix d’en décider le terme ?

Chacun a sa propre analyse sur cette question délicate.

Mais une chose est sure, notre soif de liberté ne peut plus se contenter de la législation actuelle sauf à voir de plus en plus de personnes se rendre à l’étranger pour avoir le sentiment d’être libre de choisir la fin.



Olivier COSTA
Avocat Associé

Nutriscore et patrimoine02/12/2022Editorial


La Commission européenne, dans le cadre d’un renforcement du pouvoir des consommateurs, souhaite faciliter le passage à des régimes alimentaires sains et durables, et harmoniser l'étiquetage nutritionnel au sein de l’Union pour la fin de l’année.

Le nutri-score, déjà utilisé en France, est en lice, bien que ce système puisse au final ne pas être retenu. Mais devons-nous céder un diktat de 5 lettres et renoncer à certains plaisirs ? Et que dire de la préservation de notre patrimoine ? L’inscription au patrimoine de l’UNESCO de la baguette (dont le nutri-score est très variable…) est l’occasion de rappeler que le « repas gastronomique des Français » est sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

L’UNESCO a donc érigé au patrimoine de l’humanité le repas gastronomique qui « doit respecter un schéma bien arrêté : il commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert ». Autant dire qu’il n’existe pas assez de lettres pour étiqueter un tel repas…

Reste donc à savoir si la réglementation future préservera un tel patrimoine, érigé au rang de l’humanité qui est l’occasion, nous indique l’UNESCO, de l’art du « bien manger » et du « bien boire ».


Mathieu MARTIN
Avocat Associé


La Cop est pleine !25/11/2022Editorial


La COP 27 vient de s’achever.

Que faut-il en retenir ?

Certes, les Etats présents ont acté, au bout de longues heures supplémentaires de négociation, le principe, les modalités seront vues à la prochaine COP à Dubaï en 2023 !, d’un fonds pour compenser les “pertes et préjudices”.

Il s’agit de la définition donnée aux dégâts irréversibles déjà causés par le réchauffement climatique dans les pays les plus vulnérables.

Il n’est pas anodin de rappeler que les pays les plus touchés par le réchauffement de la planète sont les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre.

Mais surtout, cette COP est marquée par l’absence d’accord sur la sortie des énergies fossiles, illustrant ainsi le manque d’ambitions climatiques des Etats.

A l’heure où les citoyens doivent obéir à des injonctions telles que, tu ne te déplaceras pas, tu éteindras la lumière, tu limiteras ta soif de liberté, les Etats oublient que la lutte contre le dérèglement climatique ne pourra passer que par l’innovation.

Ce n’est pas la décroissance qui va régler la question du climat.

C’est au contraire par une volonté d’investissement dans la recherche, dans les nouvelles technologies, que les Etats arriveront à concilier l’indispensable action climatique et la liberté individuelle.

Les Etats doivent enfin prendre leurs responsabilités.
Alors Cop ou pas Cop !

Olivier COSTA
Avocat Associé


Rien à foot ?18/11/2022Editorial


Le football doit-il rester apolitique ?

Vaste question qui se pose à l’heure actuelle au regard du Qatar accueillant la coupe du monde de football, chaque fédération nationale hésitant sur des initiatives à prendre. On notera que la FIFA a déjà refusé que le Danemark porte un maillot avec le slogan «Human Rights for All».

La Politique de la FIFA en matière de droits de l’homme dispose que « Dans la droite ligne des principes directeurs des Nations Unies, la FIFA s’engage à prendre les mesures appropriées, sur la base de procédures détaillées de diligence raisonnable, pour éviter que ses activités aient ou contribuent à avoir des incidences négatives sur les droits de l’homme ».

Il est ajouté que la FIFA « s’efforcera d’aller au-delà de sa responsabilité qui est de respecter les droits de l’homme ancrés dans les principes directeurs des Nations Unies, et ce en prenant des mesures pour promouvoir la défense des droits de l’homme et favoriser l’exercice de ces droits, notamment là où elle est en mesure d’exercer efficacement son influence sur cet exercice des droits ».

On appréciera les propos, tout en nuance, et ne manquerons pas de nous interroger sur une réelle défense de valeurs par des mesures « appropriées » et « raisonnables ».

Nous verrons bien si au Qatar, la FIFA est en mesure « d’exercer efficacement son influence ».

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

L'art du temps… Œuvre abstraite ?10/11/2022Editorial


Et si la liberté dans l’art s’exprimait dans son rapport au temps !

C’est ce rapport au temps qui fait se situer l’œuvre dans son originalité.

La liberté pour l’artiste s’exprime dans le fait de ne jamais donner prise au temps afin que son œuvre le traverse!
Et même si une œuvre traduit souvent une époque, elle s’y trouve si peu rattachée, quand on l’admire, qu’elle n’y fait plus penser tant elle la transcende !

Une œuvre est un instant pour l’éternité !

La fulgurance de la création est à l’épreuve du temps, elle s’en détache pour mieux s’y inscrire.

L’artiste se veut voleur de temps pour que son œuvre le sublime !

Et quand l’artiste représente le temps qui s’écoule, c’est pour mieux affirmer qu’il ne peut s’y figer !

Il se situe dans l’outretemps !

C’est pourquoi une œuvre doit s’inscrire dans une sorte de mémoire du futur !

Car si l’œuvre est toujours une perception du réel ou une volonté de le masquer, ou bien alors celle de vouloir s’en affranchir, c’est en se détachant de la durée que le créateur nous fait entrer dans son imaginaire, libre de temps.

Etre intemporel est donc bien pour l’artiste synonyme de liberté !

Et c’est cette intemporalité, qui nous protège du réel, qui rend l’art si nécessaire !

Nietzsche l’a si bien dit : « Nous avons l’espoir de l'art afin de ne pas mourir de la vérité. »

Yves BISMUTH
Avocat Fondateur

La liberté de jouer04/11/2022Editorial



Le jeu et au-delà, le sport, ont de tout temps contribué à l’épanouissement des individus mais aussi à la cohésion des groupes.
Emprunt de vices et de vertus, le sport est une facette de l’humanité parmi d’autres, exemple de ce qui est de meilleur en nous mais aussi de plus vil.
Pratiquées de manière individuelle ou collective, mues par la seule force humaine ou accompagnées par la force animale, aidées par des équipements mécaniques ou numériques, organisées dans un cadre amateur ou professionnel, le niveau d’exercice des activités sportives est un marqueur des Libertés dans une société.
Le Droit qui régule toute activité humaine ne pouvait dès lors être étranger au sport.
Ces dernières décennies ont ainsi connu un courant jurisprudentiel et normatif foisonnant qui ont fait du droit du sport une véritable spécialité juridique.
La seule connaissance du droit du sport n’est toutefois pas suffisante.
Il est nécessaire de connaitre également le monde du sport, ses usages, ses coutumes, son langage, les fortes personnalités qui le composent, ses émotions, ses frustrations, ses colères, … pour en prendre la pleine mesure.
Car derrière l’indispensable technicité juridique, le droit, dans ce secteur si irrationnel, sert avant tout à protéger les pratiquants et les spectateurs, à débusquer les abus, à sanctionner les tricheurs, tout en permettant que les émotions puissent toujours avoir libre cours dans une enceinte sportive.
Quoi de plus beaux que des spectateurs qui se lèvent et applaudissent à tout rompre, qu’un sportif qui lève les bras au ciel, après avoir réussi un geste insensé, mélange de technique et de don.
Au final, par-delà les questions juridiques et les enjeux économiques, seul importe le plaisir d’exercer sa liberté dans le jeu.

Olivier COSTA
Avocat Associé

Le dilemme de la sphère !21/10/2022Editorial


Dans un mois commence la plus grande compétition sportive mondiale, la Coupe du Monde de Football.

La 22ème édition se déroulera pour la première fois au Moyen-Orient.

Et pour la première fois, une édition interroge autant notre rapport aux libertés fondamentales.

Dans sa Charte internationale de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport, l’UNESCO proclame à son article premier que la pratique de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport est un droit fondamental pour tous.

Selon l’UNESCO, tout être humain a le droit fondamental d’accéder à l’éducation physique, à l’activité physique et au sport sans discrimination fondée sur l’appartenance ethnique, le genre, l’orientation sexuelle, la langue, la religion, l’opinion politique ou toute autre opinion, l’origine nationale ou sociale, la fortune ou tout autre statut.

Qu’il s’agisse des règles de droit ou simplement du plaisir à participer à une activité sportive, suivre le parcours de son équipe nationale favorite pendant la prochaine Coupe du Monde apparaît dès lors légitime.

Mais cette prochaine édition a été aussi l’occasion de mettre en avant plusieurs atteintes aux libertés fondamentales, telles que le droit d’aller et venir, le droit de travailler dignement, le droit à la sécurité, le droit au repos, outre des interrogations plus larges sur son impact environnemental et sur les droits de l’Homme.

D’aucuns appellent alors au boycott.

Si l’on peut questionner la légitimité de ces appels tardifs voire pour certains opportunistes, alors que la Coupe du Monde a été attribuée au Qatar il y a 12 ans, il n’en demeure pas moins que le Citoyen, soucieux des libertés fondamentales, est face à un dilemme.

Il nous appartiendra alors librement de choisir.

Voir ou ne pas voir la Sphère ?


Olivier COSTA
Avocat Associé

Vivement le 20 mars prochain !14/10/2022Editorial


L’Assemblée Générale de l’ONU a proclamé en 2012 que le 20 mars, de chaque année, serait la journée internationale du bonheur. J’ai hâte !

En attendant, peut être devrions nous rappeler que le bonheur est l’un des objectifs de nos libertés fondamentales. Dès 1789, le Préambule de la Déclaration des Droits de l’Homme rappelait que « les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous ».

Ce principe, idéalisé dans la Constitution avortée de 1793, qui visait en article 1 que « le but de la société est le bonheur commun », est aussi apprécié par le Bhoutan et son BNB (Bonheur National Brut).

Sans naïveté aucune, il demeure qu’une première étape, dans un contexte où la Concorde nationale est devenue un leurre, serait que le législateur soit empreint d’un soupçon de positivisme : stop à ces discours culpabilisants, aux multiples lois de « lutte » et aux plans de sobriété dont le simple libellé devient un repoussoir.

Si la loi ne peut faire le bonheur, encore faudrait-il qu’elle cesse de s’en éloigner.


Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Ode à la girouette !07/10/2022Editorial


La girouette aime le vent.
 
Les girouettes se mettent toujours dans le sens du vent.
Les girouettes humaines se moquent des gens !
 
S’il est normal de faire évoluer sa pensée,
Il n’est pas normal de la changer au gré des opportunités,
Si le faire n’est pas très grave pour des sujets légers,
C’est en revanche dangereux de persister sur des questions de libertés.
 
Selon le vent, que l’on se voile ou se dévoile, 
Selon le vent, que des violences puissent être excusées,
Selon le vent, qu’une guerre puisse être qualifiée d’opération militaire,
Selon le vent, que la défense de la femme devienne une caricature culinaire.
 
La girouette est utile au marin.
 
Les girouettes humaines, nous n’en avons pas besoin.


Olivier COSTA
Avocat Associé

Morigéner…30/09/2022Editorial


Ça suffit !
Va-t-on encore longtemps accepter d’entendre prôner l’illégitimité de l’Etat ?
Va-t-on encore longtemps accepter que ce qui le fonde pour assurer notre sécurité et notre liberté soit bafoué ?
Va-t-on encore longtemps accepter que des Elus de la République Française prônent une justice privée, au nom d’une morale qu’ils ont parfois eux-mêmes peine à suivre ?
Personne n’incarne la République car la République c’est Nous !!
Ce sont des Institutions que l’on respecte et qui garantissent notre liberté !
Ce sont des Pouvoirs que l’on respecte et qui garantissent notre sécurité !
Ce sont des règles juridiques fondamentales que l’on respecte et qui garantissent notre vie privée !
Ce sont des valeurs et des principes que l’on respecte et qui garantissent la culture et le caractère démocratique de notre société !
Si on ne respecte plus cela, et que l’on bâillonne la défense au nom de la morale, le Totalitarisme nous guette !
Si on muselle le Droit, la Dictature est toute prête ! Et n’acceptons pas le solipsisme de certains, élus ou non !


Alors oui, restons éveillés !

Restons éveillés pour préserver les principes d’égalité, de liberté, de solidarité et de protection des individus afin d’assurer la paix et la cohésion sociale !
Restons éveillés pour nous protéger des thuriféraires d’une pensée dangereuse qui appelle à nier le Droit !
Restons éveillés pour ne plus accepter la négation des piliers de l’esprit républicain qui nous fondent et nous protègent.

Alors halte !
Halte à ce repli sur nous même !
Halte au déni de ce qui se passe !
Halte à notre silence et à notre indifférence !
Halte à notre somnolence !

Réveillons-nous !!


Yves BISMUTH
Avocat Fondateur

Cyberliberté et droit fondamental23/09/2022Editorial



L’article L 111-1 du code de la sécurité intérieure dispose « La sécurité est un droit fondamental et l'une des conditions de l'exercice des libertés individuelles et collectives ».
Ce droit fondamental existe-t il vraiment dans un monde toujours plus connecté et immatériel ?
Nous sommes quotidiennement informés de nouvelles fuites de données et de ransomware.
On pourrait estimer, de manière simplement comptable, que les chiffres représentent peu de délits face à une délinquance dite « classique ».
Cela serait néanmoins oublier que chaque attaque génère plusieurs victimes ( entités et personnel paralysé dans son activité, fuite d’un fichier et de données bancaires de milliers d’internautes…).
Comment des lors vivre dans un monde ultra connecté dont l’atteinte à ses libertés ne devient plus un aléa mais une simple question de temps ? Le jumeau numérique annoncé par le Metaverse nous amène d’autant plus à devoir nous assurer d’un jumeau juridique préservant nos libertés.



Mathieu MARTIN
Avocat Associé

La Liberté de redevenir intelligent !16/09/2022Editorial




Sommes-nous condamnés à la bêtise ?
La période de vacances estivales achevée, la rentrée devrait être signe de nouveaux projets, de nouvelles envies, d’efforts à entreprendre, de curiosités à assouvir.
Malheureusement, mus par la volonté de créer le buzz, de concourir à la phase la plus inepte, à la déclaration la plus stupide, d’être le premier à, celui qui, …nous mettons trop souvent de côté le nécessaire temps de réflexion qui doit gouverner nos actions pour privilégier l’agitation vaine.
Chaque sujet est matière donc à réflexion.
Mais chaque réflexion doit être nourrie par une pensée intelligible.
Ceci nous permet de la confronter ensuite à la contradiction et pour le cas échéant, faire évoluer, ajuster notre réflexion, pour tendre vers l’intelligence collective.
Or, sur des sujets aussi fondamentaux que l’environnement, l’économie, le travail, la sécurité, la santé, la justice, les enjeux numériques, les relations internationales, et tant d’autres encore, la liste étant inépuisable, la réflexion est réduite à la portion congrue face à l’injonction de l’immédiateté.
Quel anachronisme alors de voir une nation entière prendre le temps d’honorer son éminente représentante, des entreprises stopper leurs activités pendant plusieurs jours par signe de respect, des citoyens se recueillir sans compter les heures, …
Il s’agit là de reconnaitre un moment historique et de le mesurer dans tous ses aspects en faisant preuve d’intelligence et du bon sens qui en est son corollaire.
Alors, courage, ne cédons pas à la bêtise et ne renonçons pas à poursuivre nos envies, à exprimer nos convictions, avec force et passion.
Comme le disait Albert Camus « On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat ».
Il nous reste encore la liberté de redevenir intelligent.


Olivier COSTA
Avocat Associé

Li(b)re08/07/2022Editorial


Lire est un acte de liberté !
Liberté de s’oublier pour mieux se retrouver.
Liberté de partager pour mieux s’identifier.
Liberté d’aimer pour ne pas souffrir.
La lecture accroit notre pensée et développe notre
sensibilité.
Mais elle est aussi matière, car elle nous fait aussi voir,
sentir, toucher.
Elle est mémoire en ravivant notre passé.
Elle est futur en aidant notre imaginaire.
Elle est présent pour nous faire exister.
« Si chaque Homme ne pouvait pas vivre une quantité
d’autres vies que la sienne, il ne pourrait pas vivre la
sienne » a dit Paul VALERY.
C’est la littérature qui nous rend multiple et nous permet
de mieux vivre la vie que nous menons.
Pour mieux vivre il nous faut d’abord rêver, rêver de
l’autre, rêver d’être l’autre.
Un livre nous permet d’être elle ou lui pour mieux être
soi.
Et il n’y a pas de liberté sans livre, car « chaque grande
œuvre rend plus admirable et plus riche la face
humaine » a dit Albert CAMUS.
Alors crions, hurlons : Vivre Livre !

Yves BISMUTH
Avocat Fondateur

La liberté de juger01/07/2022Editorial


149 jours d'audience, 20 accusés, 9 magistrats, 3 avocats généraux, 330 avocats, 2 578 parties civiles, 53 mètres linéaires de dossiers pour un million de pages !
Le procès des attentats du 13-Novembre, qui s'est ouvert le 8 septembre dernier devant la Cour d'assises spéciale de Paris et qui s’est clos par un délibéré rendu le 29 juin 2022 est la plus grande audience criminelle jamais organisée en France et la plus longue dans sa durée.
Que nous enseigne ce procès ?
C’est que, comme l’a si parfaitement exprimé l’une des parties civiles, « la France est à l’image de ce qu’elle est, une force, une puissance et qu’elle allait répondre en droit ».
Nous pourrions ajouter que sans institution judiciaire forte, il n’existe pas de démocratie.
Car en effet, c’est uniquement dans un Etat de droit qu’il est institué des juges, dotés du pouvoir de rendre la justice pour trancher des litiges.
Mais ce procès exceptionnel dont il faut se féliciter pour et par sa tenue, ne doit pas devenir l’alibi de la justice.
Cette dernière est également fondamentale pour traiter des vices et vertus de l’Homme dans toutes les matières, quels qu’en soient les enjeux, et à chaque instant de notre quotidien.
La Justice ne peut choisir ce qu’elle juge, elle doit tout juger.
C’est ainsi que se mesure le niveau de Liberté de l’Etat au nom de laquelle elle est rendue.
Alors comment accepter des décisions rendues de trop nombreuses années après les faits ?
Comment accepter des jugements qui ne connaitront jamais d’exécution ?
Comment accepter des audiences renvoyées par manque de juges ou de greffiers ?
Si la France veut véritablement être une force, une puissance et répondre en droit, elle doit s’en donner les moyens et faire de la justice le pilier de la démocratie.
N’oublions pas ce qu’est une société sans justice.
L’Histoire a sans cesse démontrée que lorsque la justice n’est pas exercée, partout, tout le temps et pour tous, la démocratie s’étiole jusqu’à en perdre la liberté qui est son souffle.
Comme le disait Montesquieu : « Il faut éclairer l'histoire par les lois et les lois par l'histoire. »

Olivier COSTA
Avocat Associé

Jean Paul SARTRE au firmament ?24/06/2022Editorial


En 1973, Jean Paul SARTRE écrivait un texte dénommé « Élections, piège à cons ». Il semble qu’il s’agisse d’un philosophe fort lu eu égard au taux de participation lors des dernières élections législatives. Nombreux seraient les révolutionnaires de 1789 (eux se battaient pour obtenir des libertés fondamentales…) surpris de découvrir comment l’article 6 de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen est tombé en désuétude. Ce texte est pourtant d’une portée inestimable : « La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation ». Rappelons que suivant la Constitution, le Parlement vote la loi, l’Assemblée nationale, expression de la représentation nationale au suffrage directe en constituant le premier piler, l’autre étant assuré par le Sénat. Comment donc légitimer désormais toute action d’une Assemblée dont moins d’un citoyen sur 2 lui a accordé son vote ? Et comment contester la légitimité de cette Assemblée alors que chacun était libre ou non de voter ? Mais ne désespérons pas, comme nous le rappelle l’écrivain Paul CARVEL, loin de nous la dictature, nous sommes bien en démocratie : « Dictature : pays où les citoyens veulent voter mais ne peuvent pas. Démocratie : pays où les citoyens peuvent voter mais ne veulent pas ».

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Le vrai prix de la Liberté03/06/2022Editorial


Les jeunes générations européennes découvrent avec horreur ce qu’est la guerre en Europe.
Ces dernières décennies nous ont habitué au confort de la Liberté, mise à disposition, sans lutte, sans souffrance, au risque de la considérer comme un acquis parmi tant d’autres et ainsi de la galvauder.
Et pourtant, quelques lectures, quelques efforts à travers les souvenirs, l’histoire, pas si lointaine, permettent aisément de comprendre le vrai prix de la Liberté.
L’année 2022 sert de cadre au 35ème anniversaire du procès Barbie.
Le 11 mai 1987, le procès de Klaus Barbie débutait au palais de justice de Lyon.
Il allait s’achever le 4 juillet, avec la condamnation à perpétuité du « boucher de Lyon » pour crimes contre l’humanité.
La seconde guerre mondiale, en espérant qu’elle ne soit jamais un jour qualifiée de deuxième, a débutée il y a 83 ans.
Il a fallu près de 40 ans après son issue, pour qu’un procès se tienne en France pour ranimer la mémoire des Français et libérer la parole.
Sur le conflit en cours en Ukraine, faudra-t-il attendre, tout d’abord sa fin incertaine, puis encore 40 années, avant de rappeler le vrai prix de la Liberté ?
Le procès Barbie nous a appris l’importance de la parole, plus particulièrement celle des femmes meurtries physiquement et éprouvées par la perte de leurs proches, conjoints et enfants.
La Russie a légiféré pour la suppression d'une limite d'âge pour s'engager dans l'armée.
Les ukrainiens sont réquisitionnés.
Faudra-t-il donc encore interroger les femmes dans 40 ans pour rappeler quel est le vrai prix de la liberté ?

Olivier COSTA
Avocat Associé

Liberté, liberté flétrie !20/05/2022Editorial


Sommes-nous encore plus fatigués d’être libres ?
La COVID nous a épuisé collectivement et pourrait nous avoir fait perdre toute altérité et la conscience de l’obligation vitale de préserver nos libertés d’agir et de penser.
Seule l’information nous fait parfois sortir de nous-mêmes et alors, presque contraints, nous regardons les difficultés auxquelles nous sommes confrontés et le malheur des autres comme des faits divers !… et nous nous rassurons aussitôt… puisque de « toute manière on ne peut rien faire » !
Notre impuissance devient une explication de circonstance, une justification pour ne pas agir.
Or la liberté se doit de combattre l’adversité car , sans quoi , elle n’est plus, et perd tout son sens, puisque elle se trouve alors réduite au renoncement.
Dans l’Etre et le néant, Jean-Paul Sartre nous apprend que c’est en surpassant et en surmontant les dangers que nous parviendrons à exprimer notre réelle liberté.
Or il est vrai, comme il l’a si bien été dit que nous sommes en train de traverser les difficultés et les malheurs de la vie comme des somnambules, sans même craindre ni vouloir sortir de ce sommeil si confortable.
Et nous attendons… Partagés entre la torpeur et la peur d’avoir tort, qui nous paralyse, puisque quelques minorités veulent imposer leurs lois pour qu’elles deviennent celles de tous…
Qu’est ce qui nous sortira de cette apathie, de cet engourdissement, que nous trouvons satisfaisant,  quand bien même si nous réalisons parfois qu’il est nuisible.
Devrons-nous nous confronter à un effondrement total pour nous retrouver un avenir ?
A ce point n’avons-nous rien appris du passé ?
Tocqueville craignait déjà que la Démocratie fasse renoncer les Hommes aux actions à risque.
Nous sommes devenus spectateurs de ce qui nous entoure sans vouloir ni en mesurer les conséquences, ni exercer notre liberté, prêts que nous sommes à substituer l’action à la soumission.
Et sans action, comme la fleur privée d’eau, nous acceptons que nos libertés se fanent !
L’inaction comme refuge de notre bien être est devenu notre manière d’être !
Le réveil sera brutal !
« Il faut choisir : se reposer ou être libre » Thucydide.


Yves BISMUTH
Avocat Fondateur

Pépiement : tout le monde peut-il piailler ?13/05/2022Editorial


Elon MUSK, qui a proposé le rachat de Twitter (suspendu à date !), a indiqué que la liberté d'expression (« free speech ») est essentielle au bon fonctionnement d'une démocratie.

On ne peut qu’adhérer à une telle déclaration. Encore faut-il cependant vérifier dans quel cadre légal s’inscrit ce principe. En effet et s’agissant de Twitter aux Etats-Unis, deux règles accompagnent ce principe : le 1er Amendement sur la liberté d’expression mais aussi la possibilité pour une entreprise privée de fixer des règles de modération (ou non, ce que laisserait entendre Elon MUSK).

Qu’en serait-il pour la France ? Le droit fondamental de la liberté d’expression est rappelé par l’article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement » mais une limite y est apportée : « sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi principe ». C’est d’ailleurs cette limite que vise aussi le prochain Digital Service Act au niveau européen.

Bref, oui au tweet tant que cela demeure du domaine du gazouillis.

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Vol de nuit06/05/2022Editorial


Il fut un temps où l’aviation était le symbole de l’aventure humaine.
Un temps où les hommes n’hésitaient pas à prendre des risques inimaginables pour permettre à d’autres hommes de maintenir le lien et le fil de l’humanité à travers des dizaines de milliers de kilomètres.
Un temps, comme l’a dit le Poète, où les hommes avaient conscience que « si la vie humaine n’a pas de prix, ils agissaient toujours comme si quelque chose dépassait, en valeur, la vie humaine. »
Il fut un temps où les enfants rêvaient de s’envoler vers l’astéroïde B612.
Un temps où l’on ne voyait bien qu'avec le cœur, l'essentiel étant invisible pour les yeux.
 
Et il est un temps où l’aviation devient symbole de l’apocalypse.
Un temps où les hommes ont développé une intelligence artificielle à la puissance sans limites qui leur a fait oublier leur propre intelligence.
 
Que s’est-il passé pour que l’Homme perde à ce point sa boussole en moins d’un siècle pour retrouver la stratégie guerrière ?
Que s’est-il passé pour qu’il oublie à ce point son passé récent pour brandir la menace nucléaire, en oubliant que l’atome devait servir à soigner ?
 
Il est encore temps de ne pas oublier ce qu’est l’Humanité.
Il est encore temps que les enfants n’aient plus a subir le feu du ciel, et restent des Petits Princes pour n’y voir, la nuit, que des étoiles !


Olivier COSTA
Avocat Associé

Bond en avant !29/04/2022Editorial


Demain ne meurt jamais !
Mais c’est dès aujourd’hui qu’il nous faut repenser la société et les relations internationales.
Il y a 60 ans déjà que nous avons décidé d’élire le Président de la République au suffrage universel.
Est-ce à dire que nous devrons dorénavant être au service de sa majesté ? Cette opération Tonnerre que nous vivons dans le spectre de la guerre nous fait nous interroger sur les bons baisers de Russie. Certes pourrait-on dire on ne vit que deux fois, ou bien que les diamants sont éternels, mais pourra-t-on longtemps vivre et laisser mourir ? Tuer n’est pas jouer, et il est monstrueux de dire à l’autre meurs un autre jour ou que mourir peut attendre.
Pourra-t-on encore, comme dans un casino royale, continuer de jouer avec celui qui, excusez-moi du peu, s’est arrogé le permis de tuer en étant dangereusement vôtre ?
Ne doit-on pas s’interroger sur cet homme,  à qui semble-t-il le monde ne suffit pas et qui est loin d’avoir trois cœurs comme un octopussy ? Celui qui était l’espion qui m’aimait, disait notre Président, nous a tous trompés.
Il n’est pas l’homme au Goldfinger, il est plutôt l’homme au pistolet d’or.
Et pourtant celui à qui on a pu dire : rien que pour vos yeux ne songe qu’à créer un Skyfall…. et on peut même s’interroger sur sa volonté de maitriser aussi l’espace jusqu’à vouloir devenir un moonraker.
Alors oui ayons le courage de dire : jamais plus jamais !.. Mais il nous faudra aussi un énorme Quantum of Solace, 60 ans après notre referendum et 60 ans après le Fameux : Je m’appelle Bond… James Bond , pour dire à cet homme au GoldenEye….
Docteur… No !! 


Yves BISMUTH
Avocat Fondateur

Parrainage22/04/2022Editorial


Le filtre des parrainages, selon les objectifs de la loi, vise à éviter des candidatures trop nombreuses à l'élection présidentielle et d’écarter les candidatures fantaisistes ou de témoignage. Objectif qui peut s’avérer louable bien qu’arbitraire car comment préjuger d’une candidature fantaisiste ou d’un excès de choix ?

Il reste que l’on peut se demander si le mécanisme de parrainage remplit encore pleinement ses objectifs au regard des résultats du scrutin des élections présidentielles de 2022. En effet, et sans aucune approche partisane, un simple constat arithmétique permet de relever que deux des trois candidats ayant obtenu le plus de parrainages n’ont pas recueilli 5% des votes, et que 3 candidats, dont les chances de déposer leur candidature semblaient compromises, vu leur difficulté d’obtenir des parrainages, sont finalement ceux, à l’exception du Président sortant, à avoir obtenu le plus de voix d’électeurs. Peut donc se poser une question de savoir si ce « filtre » initial de parrainage ne remet pas en cause le principe même du suffrage universel.

Rendez-vous en 2027 pour la réponse .



Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Parti prix15/04/2022Editorial


Au-delà des partis pris, la démocratie a un prix.

Le résultat du premier tour des élections présidentielles a ainsi rappelé que l’exercice de la démocratie a un coût.
Un coût pour le citoyen qui y contribue à travers le financement public des campagnes électorales.
Et un coût pour le candidat qui soumet sa candidature à nos suffrages en faisant appel au financement privé.

Alexis de Tocqueville dans son ouvrage « De la démocratie en Amérique » a parfaitement décrit la passion qui émerge lors des élections, lorsque « les intrigues deviennent plus actives, l’agitation plus vive et plus répandue. Les citoyens se divisent en plusieurs camps, dont chacun prend le nom de son candidat. La nation entière tombe dans un état fébrile, l’élection est alors le texte journalier des papiers publics, le sujet des conversations particulières, le but de toutes les démarches, l’objet de toutes les pensées, le seul intérêt du présent ».

Mais après, qui paye ? Ou plutôt mais avant, qui a payé ?

Il existe en France un cadre strict qui permet d’encadrer les dépenses électorales et les dons aux partis politiques. A l’inverse, aux Etats-Unis où le financement public est des plus réduits, les dépenses sont sans limites et atteignent des milliards de dollars en faisant appel au financement privé.
La difficulté réside donc dans le fait de trouver en amont des financements pour les campagnes électorales, qui peuvent être constitués d’apports personnels, de dons et de recours à l’emprunt.
Le cadre juridique français prévoit que, même si le candidat est soutenu par un parti, c’est à titre personnel qu’il engage ses dépenses électorales. Dès lors, la barre fatidique des 5 % prend toute son importance.
En dessous de ce seuil, le candidat n’est pas éligible au remboursement par l’Etat du forfait de 47,5 % du plafond fixé pour le premier tour à environ 17 millions d’euros, ce qui représente 8 millions d’euros.

Si le système a le mérite d’éviter les candidatures fantaisistes, il peut être un frein pour les vocations sincères contrariées pour des raisons financières. La démocratie risque alors d’être confisquée par les thuriféraires du financement privé.
La question du financement des campagnes électorales dépasse les seules considérations pécuniaires. Elle influe profondément le modèle démocratique.

Une société libre doit accepter de payer pour que la démocratie puisse s’exprimer.


Olivier COSTA
Avocat Associé

Droit et devoir08/04/2022Editorial


En cette période électorale, se pose à nouveau la question d’une obligation ou non de voter. Rappelons que la possibilité de voter est un droit, tel qu’évoqué par l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Un droit est donc, par construction, une possibilité de s’en prévaloir, mais non une obligation, ce droit pouvant d’ailleurs connaitre des exceptions (privation de droits civiques).
Les cartes d’électeurs comportent la mention suivante « Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ».
Revient donc, à côté de ce droit, une approche quasi morale et a minima « civique » de voter. Ici, n’est plus visé le droit en lui-même, mais une certaine obligation/devoir de s’en prévaloir. Or, la loi ne saurait sanctionner un simple devoir, même civique. Le Citoyen reste donc libre de voter ou non. Reste néanmoins une interrogation : devons-nous considérer comme non « civique » une personne qui ne vote pas ?

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

BISMUTH Avocats, primé au 10ème Palmarès du Droit Paris 202201/04/2022Editorial


Au mois de mars 2022, le Palmarès du Droit a fêté ses 10 ans !
Pour cette édition anniversaire, BISMUTH Avocats a sollicité vos suffrages pour concourir au classement des meilleurs Cabinets d’Avocats français de moins de trente avocats, en matière de Droit de la Distribution.
Le Droit de la Distribution régit les relations entre les acteurs économiques qui œuvrent à la production et à la commercialisation d’un produit. Il encadre les pratiques contractuelles liant les fournisseurs, les producteurs, la grande distribution, les franchiseurs et les franchisés, les grossistes et les détaillants.
BISMUTH Avocats est très heureux de vous annoncer qu’il a été primé au Palmarès du Droit 2022 dans la catégorie Distribution.
Cette récompense nous honore et nous oblige, nous vous la devons !
BISMUTH Avocats vous remercie très chaleureusement pour vos votes de soutien et votre confiance renouvelée.

Et ce n’est pas un poisson d’avril, la récompense a été attribuée le 29 mars dernier !


Olivier COSTA
Avocat Associé

Vacarme !25/03/2022Editorial


Pourrons-nous continuer de vivre dans le vacarme qui nous entoure en s’obligeant à le nier ?
Allons-nous continuer à renoncer à entendre ce bruit assourdissant ?
Vacarme de la guerre, vacarme de la maladie, vacarme économique, social, culturel et écologique, vacarme d’une interrogation sur la démocratie et notre civilisation. 
Et face à ces vacarmes qu’en est-il de notre pensée et de notre volonté ? 
Au même moment où nous semblions fatigués de la liberté, d’autres meurent pour la conquérir. 
Au même moment où une Nation se bat pour le rester, d’autres envisagent chez nous de la disloquer. 
Au même moment où nous nous interrogeons sur notre identité le peuple d’à côté accepte la mort pour la préserver. 
Au même moment où  le patriotisme se révèle dans un pays envahi, nous l’exerçons par procuration, avec ce sentiment étrange de l’avoir perdu pour nous-mêmes. 
Alors, bien que nous agitions en permanence le drapeau de la liberté, allons-nous accepter de l’oublier pour mieux égoïstement nous protéger ?
Allons-nous par déni de la réalité demeurer aveugles devant les problèmes et enjeux vitaux auxquels nous sommes et allons être confrontés ?
Pour nous abriter du vacarme devrons-nous continuer de rester sourds par confort ou lâcheté ?
Ces vacarmes sont une alerte, la liberté ne peut s’exercer sans fierté, volonté et courage.
C’est à ce prix, et à ce prix seulement, qu’on la mérite !

« Celui qui n’approuvait pas, il pouvait souvent se taire, ou parler d’autre chose. Aujourd’hui tout est changé. Le silence même prend un sens redoutable. » - Albert CAMUS.


Yves BISMUTH
Avocat Fondateur

L'équité n'est pas l'égalité18/03/2022Editorial


Certains se sont émus du récent débat télévisé sur les élections présidentielles où certains candidats n’avaient pas été conviés (4 sur 12). L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) née de la fusion du CSA et de l’HADOPI, nous rappelle cependant qu’à ce stade de la campagne présidentielle, un principe d’« équité renforcée » (l’équité aurait donc différents degrés ?), fondé notamment sur une représentativité des candidats, doit être respecté et non un principe d’égalité entre candidats. L’égalité entre candidats ne sera applicable que lorsque la campagne électorale proprement dite aura commencé, soit le 28 mars. Mais est-ce possible de respecter l’égalité lorsque certains ont initialement bénéficié d’une simple équité, même « renforcée » ? Vaste débat qui peut agiter notre démocratie même si Victor Hugo écrivait « la première égalité c’est l’équité ».

Mathieu MARTIN
Avocat Associé

Libertés H11/03/2022Editorial


Liberté, Propriété, Sanctionnés !

Depuis quinze jours, nous assistons avec sidération, à un bouleversement majeur en Europe.

L’un de ses effets a été d’aboutir à un consensus européen sur les sanctions économiques infligées à la Russie.

L’instauration de sanctions, ayant pour corollaire une privation des libertés, ne peut se faire que dans un cadre juridique établi par le Droit, en tentant d’en minimiser les effets collatéraux.

Si les rétorsions commerciales dans un conflit armé existent depuis l’Antiquité comme l’a décrit Thucydide dans La Guerre du Péloponnèse, le caractère inédit des sanctions prises contre la Russie réside dans le cumul entre les mesures prises par les Etats et les initiatives d’entreprises privées, et ce sous la pression constante de l’opinion publique.

L’illustration parfaite en est la volonté désormais assumée par le gouvernement britannique de sonner la fin de Londongrad.

Le club de football de Chelsea vient d’en faire les frais. Sa vente a été suspendue, les droits télévisés et les recettes de billetterie sont gelés, le merchandising a été suspendu, les boutiques fermées, les dépenses plafonnées, ce qui en l’état est l’annonce d’une prochaine liquidation du club entrainant la perte de leur emploi pour des centaines de salariés et une baisse d’activité considérable pour des centaines de prestataires.

Si le bien fondé des sanctions n’est pas à remettre en cause, et si le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est fondamental, il est important de mesurer les conséquences induites sur le plan des libertés, telles que celles de se déplacer ou de travailler et sur le plan des atteintes au droit de propriété.

Le Droit n’a alors pas seulement pour objet de réglementer les relations entre les Etats, les individus et les personnes morales, mais il doit veiller à ne pas générer d’injustices.

Il est probable qu’au-delà des annonces qui poursuivent l’objectif stratégique de fédérer les russes contre leur chef d’Etat, de nouvelles règles juridiques seront prises pour corriger les effets des sanctions à l’égard des personnes et entreprises européennes qui seront impactées économiquement de manière collatérale.

Cela implique une réflexion globale, n’oublions pas en effet que les personnes aujourd’hui sanctionnées ont pu accumuler des avoirs phénoménaux grâce à la mondialisation des systèmes juridiques, bancaires et fiscaux.

Au-delà de la légitime émotion ressentie et de la nécessaire action menée, il sera temps alors de réfléchir au sens que nous souhaitons donner au droit économique.

Olivier COSTA
Avocat Associé


Libertés H25/02/2022Editorial


droit et Droit

Les derniers événements concernant l’Ukraine nous amènent à rappeler certains principes fondamentaux devant régir le Droit international. Ainsi l’article 2 4) de la Charte des Nations unies dispose : “Les Membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies”. On ne peut dès lors que s’interroger sur la sécurité juridique qu’apportent les traités ou conventions internationales si leur adhésion n’implique pas leur respect. “Le droit est le souverain du monde” disait Mirabeau. Gageons qu’il continue à avoir raison.


Mathieu MARTIN

Libertés H18/02/2022Editorial


Porter aux nues !

L’Académie des beaux-arts, vénérable institution artistique créée en 1816, digne héritière des Académies royales de peinture et sculpture, de musique et d'architecture fondées au 17ème siècle, a publié sur les réseaux sociaux un communiqué de presse pour dénoncer la censure des « nus ».
Le débat ne porte pas ici sur la liberté de s’afficher ou non de manière dénudée dans l’espace public mais sur la liberté pour une œuvre d’art d’être portée aux nues.
Rappelons que cette expression qui date du 18ème siècle, fait références aux nuages auparavant désignés sous le terme de nues.
Porter une œuvre aux nues, c’est la placer très haut, c’est l’admirer après l’avoir mise sur un piédestal.
Certains réseaux sociaux mettent à mal notre liberté de porter aux nues certaines œuvres au motif qu’elles comporteraient des représentations de nus.
S’il est évidemment nécessaire d’assurer une légitime protection face à une diffusion incontrôlée d’images de personnes dénudées, notamment auprès des plus jeunes, la position des entreprises toutes puissantes du numérique telles que Facebook ou Instagram interroge.
Ce n’est certes pas pour des raisons technologiques que la censure des nus est opérée. Il serait trop facile de mettre en avant les limites de l’Intelligence artificielle qui n’est que l’émanation de l’intelligence humaine.
Alors qu’en est-il ?
Est-ce par paresse, refus de l’intelligence qui demande de l’exigence, lâcheté, peur de déplaire à certains, fausse pudibonderie basée sur le wokisme, qu’elles dissimulent les représentations artistiques qui font partie de notre patrimoine culturel ?
Avons-nous à ce point perdu toute mesure, tout bon sens, tout discernement, tout goût pour la subtilité et la nuance, tout esprit critique, tout attachement au sens et à la portée des œuvres artistiques, pour ne plus être capable de différencier entre une œuvre d’art, expression d’un artiste qui veut faire passer un message, et des contenus sexuellement explicites ?
Si l’on est libre de ne pas aimer L’origine du monde de Courbet, La liberté guidant le peuple de Delacroix, ou le Nu couché de Modigliani, il est indispensable pour la sauvegarde de la curiosité, de l’éveil intellectuel et artistique, de ce qui fait nos démocraties et nos sociétés, de conserver la liberté de les exposer.
Et pour tous ceux qui admirent ces œuvres parmi tant d’autres, faisant du nu un genre artistique à part entière, et ce depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, il faut continuer de les porter aux nues !

Olivier COSTA

Libertés H11/02/2022Editorial


Plaidoyer pour la contrainte…

Le refus du complexe a de nos jours comme corollaire de vouloir agir selon notre propre volonté sans contrainte.
Ainsi d’aucuns considèrent que l’autorité de l’État s’oppose à la liberté, laquelle doit, pour s’exercer, n’avoir aucune contrainte. S’instaure alors, par ce refus de la contrainte la pensée, malheureusement partagée, que la loi n’étant que contrainte, le droit ne peut s’imposer à tous.

Cette conception prône une liberté sans contrainte, qui serait la seule expression véritable de la vie, et que de ce fait toute restriction, quelle qu’elle soit,  qui s’oppose à la réalisation de sa volonté, doit être considérée comme une atteinte à la liberté. Et ce faisant la loi qui, de par sa nature, impose la contrainte ne doit donc plus être respectée.

Davantage encore, la règle juridique qui recèle en elle-même la contrainte, ne doit pas être tolérée, et son nécessaire pendant : la sanction qui en découle, doit être combattue.

Mais il nous faut le rappeler : la règle juridique a ceci de spécifique, contrairement aux règles morales ou religieuses, que la sanction relève de l’État.

Ainsi sous couvert de refuser la contrainte, en réalité, c’est l’État démocratique que l’on déni.

Or cet Etat, sauf a vouloir faussement le travestir, garantit les libertés pour tous et les droits de chacun, et ce, grâce a son pouvoir légitime de contrainte.

Ceux qui refusent ainsi toute contrainte feraient bien d’y réfléchir !

Mais il est vrai que la démagogie ambiante ne s’y prête pas… Pour autant n’oublions pas que la liberté peut mourir à ne pas vouloir la défendre, mais aussi à le faire mal croire.

Yves BISMUTH

Libertés H28/01/2022Editorial


2022 : avec raison cela sera encore mieux !


« Je crois que l'avenir de l'humanité est dans le progrès de la raison par la science » nous dit le Docteur Pascal d’Emile ZOLA. Pourrions-nous toujours affirmer cela ? Oui bien sûr, comme nous l’avons tous dit, 2022 sera mieux ! Renforcement du développement de l’e-santé, de la protection des données personnelles (la CNIL a tiré la galette des rois le 6 janvier 2022 en sanctionnant GOOGLE pour un montant total de 150 millions d’euros) et bien sûr une espérance de faire face à cette pandémie. Cet avenir doit aussi être signe d’une préservation de nos libertés et de notre raison, question ouverte depuis plusieurs siècles :

Molière, dont nous venons de fêter les 400 ans, écrivait « Consulte ta raison ; prends sa clarté pour guide »

En écho au siècle des lumières, le rapport à la Présidence déposé le 11 janvier 2022 par la Commission «les lumières à l’ère du numérique» vient nous rappeler que le progrès n’est rien sans la raison : « Cette saturation et cette dérégulation du marché de l’information en ligne mettent à rude épreuve nos capacités de vigilance épistémique, ce qui nous rend davantage perméables aux fausses informations »

Ainsi le progrès de la raison par la science peut connaitre des limites lorsque la technologie peut faire perdre toute raison : est-ce le futur que nous réserve le metaverse, ce monde éthéré et quasi illimité  ? Allons-nous vivre un premier semestre de fakenews à travers les réseaux durant la campagne présidentielle ?

Nous devons donc rester vigilant sur notre raison mais sans renoncer à la science, ni entrer à reculons dans l’avenir. Car comme nous tous, et comme le dit si bien Woody ALLEN, « l'avenir est la seule chose qui m'intéresse, car je compte bien y passer les prochaines années ».


Mathieu MARTIN

Libertés H10/12/2021Editorial


La liberté de croire aux utopies

Bientôt Noël !
C’est l’occasion de se poser une question de nature métaphysique.
Faut-il encore croire au Père Noël ?
Elargissons l’interrogation. Est-il encore temps de croire à toutes les utopies.
Oui !
Comme le disait Oscar Wilde, « aucune carte du monde n’est digne d’un regard si le pays de l’utopie n’y figure pas. Car elle exclut le seul pays auquel l’humanité vient toujours accoster ».
Nous traversons des moments difficiles, le quotidien semblant chaque jour plus délicat à appréhender.
Mais c’est précisément à cet instant qu’il faut croire aux utopies.
Loin d’être une notion romantique voire illusoire diront certains, il faut au contraire faire de nos utopies le socle de nos actions.
C’est parce que nous refusons de nous résigner face aux événements négatifs qui nous assaillent que nous pouvons nous projeter dans l’avenir, agir et construire le futur vers lequel nous souhaitons aller.
Les utopies deviennent alors concrètes car elles permettent à nos rêves de devenir réalité.
Qu’ils s’agissent de projets personnels ou de projets professionnels, nous devons cultiver la liberté de croire aux utopies qui nous permettra d’atteindre nos objectifs.
Cela passe par une autre liberté, celle d’avoir un accès permanent au savoir, à l’éducation, à la formation.
Sans connaissance, l’utopie deviendra alors chimère.
Mais appuyée par une volonté d’apprendre, une soif de comprendre, la croyance dans les utopies nous amène à nous dépasser.
Et à faire pousser sur le terreau fertile de l’imagination, le progrès et l’innovation.


 


Olivier COSTA

Libertés H06/12/2021Editorial


50 ans déjà !

A celui qui m'aurait dit, le 6 Décembre 1971, que je serais Avocat pendant un demi-siècle, je lui aurais ri au nez.
Et pourtant…Avocat !
Ce mot résonnait en moi comme un espoir inatteignable quand, jeune collégien, aux côtés de mon père, j'assistais aux audiences et buvais les paroles des hommes et des femmes en robe noire qui plaidaient.
Avocat, robe, défense : ces trois mots restent indissolublement liés, et ont traversé le temps et les âges depuis si longtemps que mon demi-siècle n'est rien !
Mais il demeure que je suis fier d'avoir exercé toutes ces années passées.

Alors oui ! Avocat ! Quel beau métier qui rime avec ce mot si fort : Liberté !
 


Yves BISMUTH

Libertés H19/11/2021Editorial


Loi de Brandolini

Le 10 janvier 2022, soit 3 mois avant le premier tour des élections présidentielles, sera à nouveau « actif » le mécanisme de la loi relative à la lutte contre la manipulation de l'information en matière d’élection générale. En effet, au regard de l'intérêt général attaché à l'information éclairée des citoyens en période électorale, et à la sincérité du scrutin, une réglementation plus stricte s’applique durant cette période et notamment une possibilité d’agir en référé contre la diffusion sur les réseaux de fausses allégations ou imputations inexactes ou trompeuses, d'un fait de nature à altérer la sincérité du scrutin. Si l’intérêt de cette loi est louable, elle amène en même temps à conclure qu’un électeur n’a donc pas besoin d’être « éclairé » plus de 3 mois avant un scrutin. Ceci rend donc d’autant plus interrogateur sur la sincérité des sondages actuels, face aux multiples « fake news » diffusées sur les réseaux.
Pourquoi donc limiter la désinformation en période électorale uniquement, connaissant les ravages qu’une fausse information peut générer ? En effet, n’oublions pas que suivant la loi de Brandolini « the amount of energy needed to refute bullshit is an order of magnitude bigger than to produce it»

Vivement le 10 janvier 2022 que nous soyons à nouveau « éclairés » !

Mathieu MARTIN

Libertés H05/11/2021Editorial


Je fais ce que je veux ! Eh bien non !

Petit rappel plus que nécessaire par les temps qui courent.
En l’an 1789, le 26 août, quelques auteurs éclairés ont rédigé un texte appelé à connaître une grande destinée, la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen.

Cette déclaration comporte un article 4 qui dispose :
“La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits”.

Or, il suffit de lire la presse quotidienne pour s’apercevoir que certains pensent pouvoir transformer cet article en un piètre «ma liberté est sans limite, je fais ce que je veux ».
Jusqu’à ce que bien sûr, un autre individu ne vienne, au nom de sa propre liberté, empiéter sur celle des ceux qui croient que la leur est sans limite.
Avons-nous à ce point perdu toute mesure et le sens commun indispensables au rejet de l’anarchie et de la loi du plus fort ?
Être citoyen dans une démocratie nous oblige.

C’est une rude exigence qui ne doit céder à aucun compromis sous peine de voir flétrir nos libertés.

Olivier COSTA



Libertés H29/10/2021Editorial


Qu’est-ce qu’une vie sans secret ?

Avoir un secret c’est protéger un trésor, joyau dont on se pare comme le plus beau des bijoux.
Partager le secret de l’autre c’est entrer dans son intimité tout en lui prouvant sa fidélité.
Ainsi le secret s’inscrit dans le sens de notre existence au plus profond de nous-même.
Il nous est tellement essentiel que l’on a reconnu à certains d’entre nous le droit d’en être les détenteurs sans l’obligation de le révéler !
Pouvoir exorbitant quand il se heurte à la défense de la Société ou se trouve en contradiction avec la Morale ou la loi pénale !?
Le secret pour l’Avocat, a écrit Yves BOT, est la rencontre d’une conscience et d’une confiance.
Mais le secret c’est aussi une condition du respect de la vie privée. C’est aussi respecter la souffrance de la confidence et savoir rester digne de la confiance accordée.
Un secret devrait rester enfoui mais il se heurte maintenant à une forte archéologie de la transparence dont la dictature nous devient insupportable.
Car si on dévoile un secret on accède à la même nudité de l’âme que celle ou celui que l’on a trahi.
Et comme Phèdre peut-on « laisser gémir la vertu soupçonnée » ?
On confesse ou on avoue un secret et on est déjà là dans le domaine de la culpabilité.
Et quand on n’a aucun secret c’est qu’on n’a rien à cacher … Culpabilité encore !
Laquelle solution choisir ?
L’obligation au secret existe-t-elle encore, quand le violer est la condition de la réparation ou/et de la cessation d’un crime ou d’une injustice.
Oui le secret est une obligation à se taire, mais alors la loi doit-elle imposer ou autoriser la révélation ?
Le secret doit-il subir la loi de l’attraction de la Loi ou rester en apesanteur de l’ordre du Droit lequel, dans certains cas, impose la révélation du secret.
Le secret devient ainsi inférieur à la règle légale qui est pourtant variable dans le temps et dans l’espace ?
Terrible interrogation !
Peut-on trahir un secret au risque de se perdre et d’aboutir ainsi à une forme de renoncement de soi ?
Doit-on toujours protéger le détenteur d’un secret à ne jamais le livrer, nanti de la confiance de celui qui le lui l’a confié ?
Après la liberté de dire, allons-nous aussi perdre celle de ne rien dire ?

Je ne vous dirai pas ce que je pense… c’est un secret.

Yves BISMUTH



Libertés H22/10/2021Editorial


Humour, toujours !

La Cour Européenne des Droits de l'Homme dans son célèbre arrêt HANDYSIDE c. Royaume-Uni du 9 décembre 1976 rappelait que son rôle lui commande de prêter une extrême attention aux principes propres à une “société démocratique” et jugeait ainsi : « La liberté d'expression constitue l'un des fondements essentiels de pareille société, l'une des conditions primordiales de son progrès et de l'épanouissement de chacun (…). Elle vaut non seulement pour les “informations” ou “idées” accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l'État ou une fraction quelconque de la population. Ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels il n'est pas de “société démocratique »

Préservons donc cette liberté d’expression, dont seule la loi peut fixer les limites, et ne cédons jamais aux sirènes de la morale.

« La meilleure preuve que l'humour est une forme d'intelligence, c'est que ça énerve les abrutis ». (Julien Lorcy).

Mathieu MARTIN



Libertés H08/10/2021Editorial


Lettre à Xavier


Mon Cher Xavier,

Loin de nos frontières, et sur une justification faussement louable, de tes 4 roues tu parcours Singapour pour détecter des comportements sociaux indésirables.
Tes inventeurs, en te donnant un prénom amical, ont voulu réduire la nécessité de patrouilles physiques, ton œil relié à une vidéo dotée d’une intelligence artificielle te permettant de transmettre toute alerte à un centre de commande central.
Mais sais-tu ce qui est fait de ces données faciales ? Te crois-tu digne, avec tes petites connexions neuronales, d’appliquer la loi pénale ?
Nous ne nous croiserons sûrement pas, et cela m’est bien égal.
Ici en Europe, même si ce n’est pas idéal, nous ne t’octroierons jamais le droit de nous imposer des obligations légales. Le Parlement européen, le 6 octobre 2021, a pris une résolution demandant à la Commission d’éviter de tels desseins.
Et rappelle-toi, Robocop et Judge Dredd ne sont pas restés dans les annales. Même HAL a fini bien mal.
Alors, j’ai hâte que l’on te déconnecte de toutes tes fonctions vitales et voilà, en appelant le Poète, ce que j’écrirai sur ta pierre tombale : « Le progrès: trop robot pour être vrai » - Jacques Prévert -


Mathieu MARTIN


Libertés H01/10/2021Editorial



La liberté de se déplacer.

La crise historique que nous traversons a mis en lumière un mouvement initié il y a déjà plusieurs années qui tend à culpabiliser les déplacements internationaux qu’il s’agisse de voyages d’agréments ou de voyages professionnels.
Plus particulièrement stigmatisé, le secteur aérien est soumis aux pressions conjuguées de la pandémie et des impératifs environnementaux. Chacun a sa propre opinion.
Mais au-delà de ces avis, des questions se posent :
Peut-on lutter contre les besoins (intellectuels, culturels, économiques, familiaux, …) de voyages de l’être humain ?
Peut-on parler de relations internationales en se contentant de relations locales ?
La réponse est sans aucun doute négative.
Rappelons la rédaction inégalée de l’article 4 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 :
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. »
La liberté d’aller et venir, la liberté de voyager est un droit fondamental. Mais il peut de par la Loi, connaître des limites.
Claude Lévi-Strauss, dans « Tristes Tropiques“, alertait déjà sur les abus liés aux voyages.
«Voyages, coffrets magiques aux promesses rêveuses, vous ne livrerez plus vos trésors intacts. Une civilisation proliférante et surexcitée trouble à jamais le silence des mers. »
Mais il serait illusoire et dangereux de considérer que nous pourrons sauver la planète en imposant à l’Homme de se replier dans sa caverne.
Il voudra toujours en sortir pour s’élever. Cessons d’opposer les dogmes, utilisons la Loi à bon escient, et n’oublions pas le besoin vital de l’Homme de voyager.
Dès lors, c’est à l’intelligence humaine d’agir à travers la recherche et le développement, l’innovation, pour concilier la nécessité de se déplacer avec la préservation de l’environnement en évitant les spectres de la moralisation et de la culpabilisation.

Olivier COSTA



Libertés H24/09/2021Editorial



« La liberté, pour quoi faire ? » - Lénine -

La trilogie républicaine est –elle encore d’actualité ?

Quand on veut faire taire celui ou celle qui ne pense pas comme vous, peut-on parler de Liberté ?

Quand on veut que la couleur de peau devienne le signe distinctif, peut-on parler d’Egalité ?

Quand on veut privilégier uniquement ceux qui sont dans votre communauté, peut-on parler de Fraternité ?

Il semblerait que la radicalité impose la norme de demain.

Le désir d’intransigeance et celui d’ostraciser son prochain seraient-ils le futur qui nous attend ?

Quand on parle de pureté ou de souillures, les mots ne sont pas neutres et semblent vouloir nous faire revenir à l’Inquisition.

Comment un Citoyen peut-il accepter la servitude à une seule pensée, qui, pour ne plus être critiquée veut s’imposer comme une croyance ?

La Liberté ne peut s’exercer si on ne peut discuter la pensée de l’autre pour l’accepter ou la rejeter.
L’Egalité ne peut et ne doit être régie que par le Droit.
La Fraternité doit rester consubstantielle de l’altérité.

Craignons cet abandon de notre trilogie républicaine au risque de voir renaitre de nouveaux Torquemada !

« La pire menace pour la Liberté n’est pas qu’on se la laisse prendre, - car ce qui s’est laissé prendre peut toujours se reconquérir - , c’est qu’on désapprenne de l’aimer ou qu’on ne la comprenne plus » a dit Georges BERNANOS.

Yves BISMUTH


Libertés H17/09/2021Editorial


Liberté et innovation


La rentrée 2021 a ceci de particulier qu’elle fait suite à une période de crise sanitaire inédite qui a bouleversé tous nos repères.
Les paradoxes en sont d’autant plus grands.
Parmi ceux-ci, force est de constater que nous avons atteint un niveau de performance technologique incomparable en même temps qu’un flagrant désamour pour les progrès techniques et un rejet d’une certaine partie de nos sociétés pour les solutions scientifiques.
L’illustration parfaite nous en est donnée par le débat sur la vaccination ou celui portant sur le tourisme spatial réservé pour l’instant à quelques milliardaires à l’aune d’une nécessaire prise de conscience climatique dont l’absence atteint en premier lieu les plus démunis.
Se pose dès lors la question suivante : l’innovation nous rend-elle libre ou nous asservit-elle ?
L’innovation a toujours suscité des craintes notamment au regard de ses conséquences sur l’emploi.
Mais en tant que telle l’innovation est neutre, c’est l’usage qu’on en fait qui la rend positive ou négative.
Bien utilisée et surtout partagée, l’innovation permet la croissance en améliorant la productivité, en créant plus de richesse avec moins de travail et de ressources.
Ce qui permet de dégager du temps et des moyens pour d’autres activités.
Mal utilisée, l’innovation perturbe les sociétés qui ont tendance à privilégier une forme d’attentisme plus faussement sécurisante.
Mais pouvons-nous nous passer d’innovations ? Certainement pas.
L’innovation libère les idées, les projets, et améliore les conditions de vie.
L’essor des nouvelles technologies auxquelles nous faisons face, l’informatique quantique, l’accès facilité à l’espace, l’intelligence artificielle, la santé numérique et bien d’autres, est une grande source d’opportunités.
Nos nouvelles façons de travailler, notre agilité, nos modèles de gouvernance plus autonomes, sont dus aux innovations qu’elles soient d’ailleurs technologiques ou sociales.
L’innovation conduit à la liberté, la liberté permet d’innover.
Gardons cela à l’esprit pour créer en cette rentrée 2021, un dynamisme salvateur.

Olivier COSTA

Libertés H10/09/2021Editorial


PASS ton tour !

Le pass sanitaire, est le sujet de toutes les discussions, terrasses des cafés incluses, à condition d’avoir ledit sésame. Mais est-il une atteinte à la liberté ? Cette dernière, se définit par l’existence de limites et contraintes. L’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme du Citoyen de 1789 dispose : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Au niveau européen la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés nous rappelle que l’ingérence d'une autorité publique dans la vie privée peut se justifier, lorsqu’elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la protection de la santé et des droits d’autrui. Ainsi, si la liberté, notamment de pensée et d’opinion doit rester libre et éclairée, la « dictature » et autres outrances opposées par certains pourraient apparaitre comme la remise en cause même d’une société démocratique. La liberté n’est pas seulement un droit individuel mais un bien précieux que nous devons partager et protéger de manière collective. C’est le contrat social, cher à Rousseau. Tout débat ne peut donc s’inscrire que sous ce prisme. Ne galvaudons donc pas la notion d’atteinte à la démocratie. Pour ceux qui ne partagent pas cette vision, et ils doivent reconnaitre la chance de bénéficier de ce droit, quelques exemples de l’actualité internationale pourront nourrir leur réflexion : La situation actuelle en Afghanistan ou la nouvelle loi sur les données personnelles chinoise, faux nez d’une protection individuelle qui renforce encore plus le pouvoir de l’Etat chinois. Mais nous, nous sommes encore libres d’en débattre !

Mathieu MARTIN


Libertés H16/07/2021Editorial


Ce n’ « espace » que tu crois

Chose assez inhabituelle, des milliardaires américains sont à l’heure actuelle en train de remettre au goût du jour une vraie question juridique que les Comités des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique des Nations unies n’ont pas encore réussi à solutionner : où commence l’espace extra-atmosphérique, soit plus simplement l’espace ?
Richard BRANSON n’aurait atteint « que » 90 kms d’altitude, soit 10kms de moins que ce qui est reconnu internationalement (bien que non consacré par un traité) comme étant la frontière avec l’espace soit 100 Kms au-dessus du niveau de la mer, comme le définit le principe de la ligne de KARMAN.
Jeff BEZOS annonce pour sa part un « vrai » vol spatial, comme Elson MUSK. La prouesse reste fascinante mais va poser, à moyen terme, un certain nombre de questions sur la réglementation renforcée d’un espace que l’on pouvait encore croire comme la chose de tous, et quasiment inaccessible par le commun des mortels. Des lois existent déjà, dont la loi n° 2008-518 du 3 juin 2008 relative aux opérations spatiales. Saurons-nous dès lors préserver les intérêts de chacun et éviter une souveraineté spatiale au bénéfice de quelques acteurs ? Pour y répondre, nous vous donnons rendez-vous pour notre H n°2500 qui traitera des conflits de voisinage sur Mars.

Mathieu MARTIN


Libertés H09/07/2021Editorial


La création artistique et la liberté

L’ouverture du 74ème Festival de Cannes nous donne l’occasion de nous interroger sur la place de la création artistique dans nos libertés.

Au-delà du seul prisme économique, la crise épidémique que nous traversons a fissuré nos certitudes et nos habitudes.
Si le simple fait d’aller au Cinéma constituait un loisir, la privation « d’aller se faire une toile » a remis en perspective le caractère fondamental de la création artistique dans notre cheminement vers la liberté.
Sans liberté de déplacement, il n’y a plus de création artistique. Et sans création artistique, la société se voit amputer d’une très grande part de liberté.
La Convention de 2005 de l’UNESCO énonce à juste titre que la diversité culturelle ne peut être protégée et promue que si les droits de l’homme et les libertés fondamentales telles que la liberté d’expression, d’information et de communication, ainsi que la possibilité pour les individus de choisir les expressions culturelles, sont garantis.
Ne galvaudons pas ou plus, l’importance de la création artistique quel que soit l’art en question.
Grâce à la création artistique, l’être humain se dote d’une culture plus forte, d’une capacité à assumer ses passions, il devient plus intelligent et plus subtil, ce qui lui permet d’aspirer à la liberté.
Après avoir vu nos libertés être amputées, qu’il est donc bon de retrouver à nouveau des spectateurs dans les salles obscures pour célébrer le septième art et retrouver une autre part de liberté. Septième art et liberté ont d’ailleurs en commun de renvoyer à des notions philosophiques. On doit ainsi à Hegel le classement des arts majeurs.
En 1923, un critique de cinéma italien vivant à Paris, Ricciotto Canudo, a publié le Manifeste des sept arts. Il attribua au cinéma la 7ème place, estimant qu’il s’agissait de l’art le plus avancé comprenant le langage, le son, l’image, le mouvement et l’interactivité.
Cette définition permet de mieux comprendre la force du 7ème art dans l’expression de la liberté. La création artistique devient alors un puissant levier pour notre liberté.
Pensez-y lors de votre prochaine séance et rappelez-vous les films les plus marquants de votre histoire personnelle qui ont forgé votre conscience et votre désir de liberté !

Olivier COSTA


Libertés H25/06/2021Editorial


Toute ressemblance avec des personnes existantes n'est pas fortuite.

Nous connaissons tous les mesures provisoires qui deviennent définitives et les exceptions érigées en principe. Se pose désormais la question de savoir si nous n’allons pas franchir le Rubicon en matière d’Intelligence Artificielle (IA). En effet le projet de règlement européen concernant l’IA, publié le 21 avril, pose pour principe l’interdiction d'utilisation de systèmes d'identification biométrique à distance « en temps réel » dans des espaces accessibles au public, à des fins répressives. Ces deux lignes rassurantes sont cependant suivies d'un « sauf » qui précise, sur 1,5 page, différentes exceptions, notamment, en matière de détection, localisation, identification et poursuite d’un auteur ou suspect d'une infraction pénale. Si certains motifs pourraient apparaître légitimes (crimes, terrorisme), le texte est applicable dès commission d’une infraction punissable d'une peine d'emprisonnement d'au moins trois ans (comme le vol d’une orange en France). Si ce texte doit encore être débattu, les régulateurs européens en matière de protection des données s’opposant d’ores et déjà à ces dispositions, il reste que le sujet n'est désormais plus tabou. Espérons que la fiction dépasse toujours la réalité.

Mathieu MARTIN

Libertés H29/01/2021Editorial


Déni et Défi
Qui peut nier que l’État est de plus en plus dénié!
Face à ce déni l’État a opposé un défi : Changer les paradigmes Républicains en obligeant le citoyen à substituer la santé à la liberté.
Quelles sont alors les conséquences ?
Dénier l’état c’est à la fois contester son autorité et sa légitimité.
Quelle réponse a eu alors l’État si ce n’est s’opposer au déni par le défi.
Défi de faire croire que la démocratie doit s’incliner pour voir triompher une forme de tyrannie parée de son efficacité.
Défi de faire accroire que la vie n’est rien puisque la mort est tout.
Défi de privilégier la connaissance présumée sur la légitimité élective.
Défi d’ébranler la trilogie républicaine puisque au nom de la fraternité et de l’égalité on met a mort les libertés.
Mais le danger de ce Défi c’est qu’il est une invitation au combat pour vouloir les retrouver.
Ainsi pour l’Etat vouloir défier c’est encore plus se voir dénié !
Il est grand temps de voir ainsi disparaître déni et défi pour que le refus des deux permette d’espérer un futur apaisé.

Yves BISMUTH


Libertés H18/06/2021Editorial


Liberté d’influence, êtes-vous influenceur ou influencé ou bien les deux ?

Tout commence par une scène d’apparence anodine de quelques secondes.
Le fameux joueur de football portugais Cristiano Ronaldo, a déplacé en conférence de presse, des bouteilles de Coca-Cola hors du champ des caméras pour les remplacer par de l’eau.
L’emballement sur les médias et les réseaux sociaux a été tel que l’action du groupe Coca-Cola, pourtant sponsor officiel de l’Euro, a chuté, entraînant une perte de sa capitalisation boursière de quatre milliards de dollars.
Dès lors une question se pose au travers du rôle des « influenceurs » devenus prétendument plus importants que des prix Nobel !
Sommes-nous libres de toutes influences ou libres d’être influencés ?
Plusieurs éléments complexes entrent en jeu dans l’élaboration de nos opinions comme notre éducation, notre parcours professionnel, nos relations sociales, notre environnement économique…
Mais dans nos actions, quel est la part de déterminisme, d’influence et de libre arbitre.
Notre désir de consommation qui se traduit majoritairement par une volonté de positionnement social est conditionné par nos affects.
Notre raison est-elle suffisamment forte pour lutter contre un inconscient qui pousse à vouloir imiter les comportements d’autres ?
Dans une époque où la notion du temps est totalement perturbée, où l’accélération croit de manière exponentielle, prenons-nous le temps de nous interroger sur notre liberté aux regards des influences extérieures si puissantes.
Décidons-nous réellement en toute conscience d’être influencés, ce qui est notre liberté ?
Ou bien avons-nous perdu cette fameuse liberté pour nous retrouver finalement dans une situation d’aliénation face aux influenceurs ?
Ce qui demeure important, c’est le choix et le libre-arbitre éclairés et assumés.

Olivier COSTA

Libertés H11/06/2021Editorial


Dystopie ?

Les Morlocks sont de retour, mais pourront-ils coexister avec les Eloïs ?
Le masque était rassurant, retrouverons-nous le plaisir de l’autre ou continuerons-nous à le considérer comme un ennemi ?
L’Europe a fait Schengen, et maintenant s’instaure le passeport vaccinal reconnaissant une nouvelle catégorie d’individus : les étrangers à la santé !
La nouvelle religion sera la digitalisation, notre possibilité d’exister sera dorénavant conditionnée par notre QR Code !
On a raillé la recherche pour la France d’une identité, jusqu’à la qualifier comme malheureuse, alors que l’on se précipite maintenant de prôner l’identité numérique pour la considérer comme la seule heureuse.
Le post humanisme sera-t-il le vainqueur de la pandémie ?
La liberté devient-elle un surplus de l’humanité et s’en défaire ne plus être une impossibilité majeure.
Devrons-nous accepter que le tout pouvoir numérique entre les mains de quelques-uns, leur permette de décréter le bannissement ou l’indignité de ceux qui leur sont contraires ?
Craignons que notre époque ne soit une inversion des paradigmes !
Alors que le principe est, qu’il y a un caractère irréversible à une liberté conquise, nous assistons maintenant au caractère irréversible d’une servilité acceptée.
Le monde de la surveillance a-t-il définitivement remplacé celui de la bienveillance ?

Yves BISMUTH


Libertés H04/06/2021Editorial


Culture contre désinformation ….

Il vient d’être annoncé la création d’une Agence de lutte contre les manipulations de l'information. Cette agence, qui sera directement rattachée au secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale, et qui pourrait apparaitre comme un nouvel arsenal de cyberguerre, aura pour objet de lutter contre les manipulations de l'information en provenance de l'étranger visant à “déstabiliser l'Etat”. Sont donc ici visés, sans les nommer, les électeurs et donc les citoyens. Si l’initiative est louable, elle est aussi l’aveu d’une certaine impuissance des medias et des citoyens à désormais qualifier de vraie ou « fake » une information. Les journalistes semblent avoir découvert le « fact checking », qui n’est autre que la vérification des faits, ce qui est de l’essence même de leur métier… Quant aux citoyens, si une vraie liberté d’information est nécessaire, peut être devrions nous aussi nous interroger sur un renforcement de la culture, qui demeure la meilleure arme contre la désinformation.
Comme l’indique l’artiste Maxime GRALET :
« La culture est une arme de paix ».

Mathieu MARTIN


Libertés H28/05/2021Editorial


Liberté de commerce ou magnificence du sport, quand la raison l’emporte sur la passion !

Le conflit récent ayant opposé et qui oppose encore, des sanctions étant encore possibles, les clubs de football désireux de créer une Super league privée et l’UEFA, soucieuse de promouvoir son sport auprès du plus grand nombre tout en conservant son monopole sur les compétitions sportives, nous entraine vers des réflexions quasi métaphysiques.
S’oppose en effet le principe de la liberté du commerce qui permet de comprendre que des entrepreneurs soient soucieux de rentabiliser leurs investissements, à la magnificence du sport, concept irrationnel virant au passionnel.
Dans le premier cas, il est question de performances, de planification, de retour sur investissements, de maitrise des risques, d’arbitrage vidéo pour éviter les injustices qui ont des impacts financiers, qui marquent un bilan et un compte de résultat.
Dans le second, il est question d’instant présent, d’émotions brutes, de pleurs d’enfants face à une injustice flagrante à cause d’une main, d’honteux émerveillements à cause d’une autre main, qui façonnent des souvenirs qui marquent une vie.
A une vision millimétrée mais pourtant nécessaire pour s’insérer dans un système économique faisant vivre des millions de personnes, répond une énergie libératoire encore plus nécessaire aujourd’hui qu’hier.
L’absence de courage dans la prise de décision, la volonté de l’UEFA de concilier des pôles totalement éloignées, le dévoiement des compétitions vers plus de profits et moins de ressentis, est en train de transformer le sport le plus populaire en un système juridico-économique indigeste.
Est-ce à l’image de la société qui tend à normaliser à l’extrême chacun de ses pans en niant l’intelligence individuelle et le libre arbitre ?
Est-ce le sens de l’histoire qui voit des empires économiques prendre le pas sur les Etats ?
La culture européenne du sport repose sur le mérite et non la performance financière.
Les Etats comme les individus devraient s’en inspirer.

Comme le chantent si bien les supporters de Liverpool «You’ll Never Walk Alone ».

Olivier COSTA

Libertés H21/05/2021Editorial


Révolte ? …


« Vous connaitrez la vérité et la vérité vous affranchira.» (Jean 8 : 31 – 32)
On ne pourra continuer longtemps à mépriser la vérité et prôner le déni.
Mais le déni prend aussi la forme permanente d’une recherche d’explications et d’interrogations, dernier refuge pour refuser d’agir.
Et on ne pourra se maintenir plus longtemps dans l’inaction !
La France entend-t-on est un pays où de plus en plus on se sent mal.
Mais ce cri de colère ne suffit plus !
Et ce sentiment n’a plus besoin d’être expliqué, mais d’être résolu !
Il suffit d’entendre à longueur de journée les explications des uns et des autres, les querelles de mots ne peuvent être indéfiniment le rempart de la peur de faire.
Ce à quoi nous assistons, et je dirais même que nous endurons, ne nous va pas ! Un point c’est tout !
Nous ne voulons pas accepter la catastrophe qui se prépare et commençons même à nous interroger sur notre lâcheté de ne rien faire pour l’éviter et nous défendre.
Nous ne voulons plus de ce Munich de la pensée qui nous fait préférer la paix à la liberté et nous ressentons que nous ne pouvons plus accepter cette croissante médiocrité.
Et nous nous interrogeons sur ce que doivent être nos actions !
Sommes nous en train de nous préparer à un pire que nous redoutons, et qui pourrait apparaitre comme la solution ?
Terrible pensée que nous mesurons ! …
Et tout cela pourquoi ?
Parce que :
Nous ne pouvons plus accepter cette compassion qui devient l’aliment et l’excuse de la bassesse et de la servilité des comportements.
Nous ne pouvons plus accepter d’assister sans rien dire au malheur des autres tout en craignant l’arrivée du nôtre.
Nous ne pouvons plus accepter de devenir des incroyants de la liberté.
Nous ne pouvons plus accepter d’être devenus des infirmes de l’amour de la France.
Nous ne pouvons plus accepter d ’être considérés comme des administrés dénués de toute pensée, et d’être infantilisés.
Nous ne pouvons plus accepter les dictateurs du bien, et comme disait Albert CAMUS : « Nous étouffons parmi les gens qui pensent avoir absolument raison ».
Nous ne pouvons plus accepter l’absurde des décisions et des sempiternelles fausses solutions.
Nous ne pouvons plus accepter que la violence prenne le pas sur la souffrance au risque de voir un jour la vengeance l’emporter sur le droit.
Nous ne pouvons plus accepter que le spirituel veuille tout dominer et voir ainsi nier la laïcité.
Nous ne pouvons plus accepter une servitude de la pensée unique et devenir les esclaves consentants d’une inhumanité.
Comme disait BAINVILLE : « Il n’y a rien de plus dangereux que le simulacre de l’action ».
Alors Osons !
Osons dire que la sécurité est la condition du bien-être !
Osons dire que le savoir et le pouvoir s’affaissent en s’agenouillant devant les déconstructeurs !
Osons dire que nous n’en pouvons plus du prêt à penser et que nous sommes fiers d’être français !
Osons dire que nous sommes prêts à mourir pour défendre notre Patrie et nos libertés !
Osons dire que la France a une histoire qui fait sa grandeur et son génie, sans l’obliger à une perpétuelle repentance !
Sortons de notre silence et disons Non !
Georges BERNANOS avait publié en 1943, dans la clandestinité, un livre magistral, et tellement d’actualité, qui s’intitulait « Où allons-nous ? »
Il n’est plus temps maintenant de continuer à s’interroger mais d’affirmer : « Nous ne voulons pas y aller ! ».
Alors oui Osons !
Osons dire comme l’écrivain que la France si elle venait à manquer définitivement au Monde, le corps du Monde fléchirait.
Osons dire avec Victor HUGO que « l’âme française est plus forte que l’esprit français » !
Osons dire que s’il y a une foi à partager, c’est la foi en la France, et dire qu’il nous faut l’aimer.
Osons la liberté de penser pour retrouver celle d’agir !

La France ne peut demeurer ce Bateau Ivre « où toute lune est atroce et tout soleil amer »…

Craignons de ne pas entendre les cris sourds d’un pays à la peine !
Craignons que le peuple confronté aux mensonges entretenus n’ait plus que la Révolte pour être entendu.
Et espérons…

Yves BISMUTH



Libertés H07/05/2021Editorial


Réseau social et pluralisme d’opinion

Facebook vient de confirmer le 4 mai l’interdiction de l’ancien président américain sur son réseau social. Loin de nous interroger ici sur la personne visée, se pose la question de la portée d’une telle décision d’un acteur privé vis-à-vis d’une personne publique. Cette décision repose sur la violation de conditions d’utilisation d’un réseau privé, libre de fixer ses propres règles. C’est donc un accord conventionnel que de consentir aux règles d’un réseau. Suivant une vision strictement contractuelle, la loi des parties s’est appliquée : il n’y a donc pas lieu de dissocier que l’on soit ou non une personne publique pour être censuré sur un réseau social car il ne s’agit pas ici d’une censure sur internet, ni d’une interdiction de s’exprimer. Mais cette décision interroge face à la part prépondérante des réseaux sociaux dans l’espace médiatique, et seul média d’informations pour certains. Le risque ne serait-il pas que des règles trop strictes, voire arbitraires ou partisanes de tels réseaux n’amènent à porter atteinte à principe plus global de liberté d’expression ou d’opinion ?

Mathieu MARTIN

Libertés H23/04/2021Editorial


Allons enfants…

et si la liberté était …

de Dire qu’un Français doit aimer sa patrie, son drapeau
et chanter la Marseillaise
de Dire que l’autorité est un élément indispensable à l’éducation
de Dire qu’un délinquant commet des délits et qu’une victime les subit
de Dire que la police est indispensable à la régulation de la société
de Dire que la justice doit s’appliquer après un procès équitable et que les peines doivent être exécutées
de Dire que la prévention et la répression vont de pair
de Dire que la sécurité est un droit
de Dire que la France n’est pas raciste
de Dire que la France est une République avec des citoyens assimilés et égaux devant la loi
de Dire que la laïcité est un principe constitutionnel de notre République
de Dire qu’une Nation ne peut se construire et exister sans le respect de ses valeurs fondamentales et de sa culture
de Dire que la fraternité risque de s’épuiser confrontée aux permanents dénis de la réalité
de Dire que la démocratie repose sur le fait majoritaire et non sur la tyrannie des minorités
de Dire que la foi ne peut être supérieure à la loi
….Et si cette liberté de dire ne peut aujourd’hui exister alors nous reste celle de penser pour mieux le dire après…


Yves BISMUTH

Libertés H16/04/2021Editorial


La bourse ou les cookies !

Un débat agite la toile face à une mention suivant laquelle désormais l’accès au contenu de certains sites internet est subordonné au choix suivant : payer pour naviguer sans cookies ou y accéder gratuitement moyennant l’acceptation d’une ingurgitation de cookies. Certains y ont vu le fait de désormais devoir payer pour protéger sa vie privée, sans se rappeler que si «c’est gratuit c’est que c’est vous le produit» : cruelle naïveté que les nouvelles règles strictes en matière de cookies publicitaires ont fait ressortir.
Nous sommes désormais à la croisée des chemins du modèle économique d’Internet : s’il est légitime de protéger la vie privée, la valorisation de la création d’un contenu l’est aussi. Posons-nous d’ailleurs cette question : si l’information n’a pas de valeur, pourquoi la consulter ? Si elle en a, pourquoi refuser de la payer ?
Cette question que personne ne se pose lorsqu’il achète une revue ou un journal chez un vendeur de journaux (peu important d’ailleurs la qualité du contenu) a disparu dans le monde éthéré d’internet. Il reste donc encore à créer un vrai modèle économique d’internet respectueux des libertés mais aussi des créations de chacun.

Mathieu MARTIN

Libertés H09/04/2021Editorial


Taisez-vous !

Se taire est un droit, jamais une obligation dans une démocratie digne de ce nom.
Alors posons-nous la question : la démocratie est-elle en train de se détruire par ce qui doit normalement la nourrir : la liberté d’expression ! Non parce que celle-ci s’exerce, mais au contraire, parce que en son nom elle se restreint.
Je m’explique : à force de donner la parole à ceux qui s’inscrivent dans une stratégie de destruction de notre société, la liberté d’expression nourrit sa propre autocensure de peur d’attenter à une bien-pensance qu’elle a elle-même générée. Ainsi la liberté d’expression devient une caricature d’elle-même puisqu’elle ne réalise plus que ce qu’elle croit protéger, en définitive, la détruit. Et plus personne n’ose s’exprimer de peur d’être cloué au pilori !
La liberté d’expression est ainsi devenue l’idiot utile de la censure des minorités qui se développe en abusant de cette liberté qui nous est chère, et en la détournant en nous laissant impuissants !
Ces ennemis de la liberté finiront-ils par donner raison à Saint-Just, l’ange de la terreur, en nous obligeant à cet accès ou excès de lucidité ? Terrible question ?
Faudra-il sacrifier notre Histoire de France et nos modes de pensée au racialisme et à l’islamo gauchisme ? Car il faut le constater, le désaccord est devenu un crime de lèse bien-pensance !
Et peu à peu sous couvert de démocratie s’installe la tyrannie de ceux qui ont décidé ce que devait être le bien ! Et pour nous l’imposer, ils utilisent une forme d’oppression : nous culpabiliser afin de nous empêcher de nous exprimer ! Et c’est ainsi que peu à peu ils gouvernent nos pensées au nom de la liberté de leur expression !
Alors disons le haut et fort, il nous faut impérativement sortir de cette aboulie et reconquérir nos libertés. Ne laissons pas la démocratie, qui repose sur le fait majoritaire, abdiquer !
N’oublions jamais Tocqueville : «La tyrannie n’est rien d’autre que la démocratie se mettant en congé d’elle-même ».
Et si nous continuons ainsi, bientôt, nous ne pourrons plus lire Claude Levi-Strauss ! Tristes topiques !

Yves BISMUTH



Libertés H02/04/2021Editorial


Ultracrépidarianisme et désinformation

L’ultracrépidarianisme est l'art de parler avec assurance de ce que l'on ne connaît pas. Le contexte sanitaire a fait apparaitre une multitude d’« experts » sur les medias. On peut s’interroger sur cette profusion et ses conséquences, toute annonce ou déclaration aussi « experte » que contradictoire générant un véritable préjudice d’anxiété tenant à l’inquiétude permanente générée par le fait de voir toute déclaration « experte » contrecarrée par une autre information présentée comme toute aussi « experte ». Ceci offre matière à discussion quant aux rôles des médias et à « une volonté (règle établie ?) de désormais viser uniquement le «buzz ».
Rappelons pourtant que suivant la charte d’éthique professionnelle des journalistes, « le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité ; il ne peut se confondre avec la communication ».
Si la liberté de la presse et des médias est essentielle face à la désinformation, il ne faudrait pas que ces mêmes média participent d’une atteinte à la liberté d’information par un excès d’ultracrépidarianisme.

Mathieu MARTIN


Libertés H26/03/2021Editorial


Vive le sport libre !

La Fédération française de Football a annoncé le 24 mars l'arrêt des championnats amateurs. Fin février, les Fédérations de sport en salle ont lancé un cri d’alarme sur la situation de plus de 2 millions de licenciés, présents dans plus de 27 200 clubs en France, qui ne pratiquent plus de sport. Il n’y a plus de sportifs, il n’y a plus de bénévoles !
Alors que le Sport est vital, pour les corps et les âmes si meurtries en ces temps troublés, quel est ce paradoxe d’en interdire la pratique selon que l’on soit amateurs ou professionnels ?
Quelle est cette hypocrisie coupable qui pousse certains à pratiquer le Sport dans des séances clandestines ? Le Sport n’est-il pas un droit fondamental et ne devrait-on pas avoir la possibilité d’être libres de le pratiquer ?
La Charte olympique ne déclare-t-elle pas : « La pratique du sport est un droit de l’homme. Chaque individu doit avoir la possibilité de faire du sport sans discrimination d’aucune sorte ».
Certains pays comme le Portugal, ont garanti constitutionnellement la pratique du Sport.
En France, le pratiquer nous rappelle le temps de la prohibition. La situation actuelle nous commande de protéger la santé de chacun mais interdire à un individu d’exercer une activité sportive est une violation de ses droits fondamentaux. Notre expérience des protocoles sanitaires devrait nous amener à ne pas l’oublier, pour organiser la pratique libre du Sport !

Olivier COSTA



Libertés H19/03/2021Editorial


Dommages … !!!

Qu’avons-nous appris en un an ?
Je pense que si l’on veut pour le futur réagir, il nous faudra désormais ne plus nous contenter du désir de savoir mais faire l’effort de comprendre !
Il nous faudra accepter le complexe pour faire face aux difficultés de toutes natures auxquelles nous serons à l’avenir confrontés.
Mais sommes-nous prêts à l’effort et surtout en avons-nous envie ? Rien n’est moins sûr !
Depuis le confinement une sourde torpeur nous a saisi, et ce malgré nous, et dont nous ne savons, ou ne voulons, nous défaire.
En plagiant le poète, serait-ce une douce et dangereuse langueur monotone qui blesse nos cœurs ?
Certes, le confinement a ravagé nos désirs et nos envies, mais nous éprouvons une étrange attitude à accepter de nous laisser engourdir par ce qui nous entoure, comme s’il s’agissait d’une sorte de froid paralysant mais salvateur nous permettant d’ignorer nos maux.
De plus nous avons aussi découvert le plaisir du temps, celui de nous laisser aller à nous-mêmes en gommant nos certitudes et nos incertitudes.
Retrouvailles tranquilles avec une paix intérieure qui nous avait quitté ?
Et pourtant une question nous hante : cette redécouverte de soi est -elle un égoïsme dévoyé, ou une appréhension de nous-même ?
Quel paradoxe de voir des événements se poursuivre sans que nous ne puissions ou voulions agir ?
Curieuse attitude de les accepter, et les laisser nous envahir, et nous y soumettre tout en le regrettant, et même en culpabilisant.
Dure sensation de se voir être sans vouloir !
Et même si nous avons envie de lutter, nous craignons que cela ne soit vain parce que notre révolte pourrait demeurer, se dit-on, inutile.
Or critiquer seulement, ne peut être une manière d’exister, et nous en avons conscience !
Alors devons-nous jouir et nous réjouir de cette âme enfouie retrouvée ? Est-ce une âme en pleine santé ?
Espérons que ce doux soleil de nos croyances et interrogations nouvelles nous apporte enfin la chaleur nécessaire à nos espérances pour nous retrouver libres de comprendre, de choisir … et d’agir !

Yves BISMUTH

Libertés H05/03/2021Editorial


Big Brother is watching you !

La volonté actuelle est de limiter les informations exploitées par les plateformes numériques et de s’assurer du consentement de tout utilisateur à la collecte de ses données au nom du respect à la vie privée. Ironiquement, un décret du 11 février 2021 autorise les services fiscaux et douaniers à collecter des « contenus librement accessibles et manifestement rendus publics sur les sites internet des opérateurs de plateforme en ligne » pour notamment contrôler des inexactitudes ou omissions relevées dans une déclaration. Le fisc espère donc une plénitude de données publiées par chacun pour apprécier si une déclaration fiscale correspond avec le train de vie affiché : ne posez plus devant le joli coupé sportif de votre voisin au risque de créer une présomption de fausse déclaration… Il s’agit d’une mesure à «titre expérimental et pour une durée de trois ans » mais nous savons tous que le provisoire a souvent pour habitude de durer en France.
Comme le concluait le grillon dans la fable de Jean-Pierre Claris de Florian : « Il en coûte trop cher pour briller dans le monde. Combien je vais aimer ma retraite profonde ! Pour vivre heureux, vivons caché ».

Mathieu MARTIN

Libertés H26/02/2021Editorial


Les mots de nos maux

Avec la Covid nous sommes tous tombés dans un autre enfermement : celui des mots !
Nous employons désormais un vocabulaire où seul le confinement est présent et prégnant !
Nous nous complaisons dans la découverte de nouveaux néologismes et dans l’emploi de verbes et d’adjectifs nous ramenant en permanence à notre réclusion.
Nous avons banni de notre quotidien les mots qui nous font aimer la vie ….
Gentillesse, tendresse, câlins, baisers, rire, humour, beauté, amitiés, plaisir, évasion, ciel, oiseaux, fleurs, torrents, cascades, couleur, lune, soleil, étoiles, rivières, harmonie, joie, satisfaction, chatouille, lumière, sentiments. Et combien j’en oublie !..
Alors j’ai une proposition : Chaque jour prononcez un mot anti confinement et alors, avec ce mot, vous penserez à Elle, car la Liberté c’est le bonheur retrouvé !

Yves BISMUTH


Libertés H19/02/2021Editorial


Persévérance

Persévérance.. il n’y a pas plus beau mot pour exprimer la quête permanente des hommes pour la liberté !
Et quelle coïncidence que le nom de ce Robot soit associé a la conquête de Mars, dont le nom incarnait pour les Romains le dieu de la Guerre !
Robot de la paix a la conquête d’une planète au nom de guerre !
Coïncidence de l’époque !?
Mais Mars.. comme l’a si bien écrit Alfred de Musset:
« .. Mars
est un joli mois
c’est le mois des surprises
Du matin au soir dans
les bois
Tout change avec les brises.. »

Et le poète nous fait ainsi retrouver les odeurs de l’herbe et la caresse du vent .. la vie quoi !
Persévérance, guerre, paix, vie, liberté..
Ces mots ont une singulière résonance en ces moments…
Alors petit robot persévère pour me laisser aller dans les étoiles car comme l’a si bien écrit Jacques Prevert « le bonheur est une étoile qui me guide par tous les temps ».

Yves BISMUTH

Libertés H12/02/2021Editorial


La transparence face à l’éthique

Le droit français prévoit la protection du secret des affaires. Pourtant, les entreprises ne se sont pas encore totalement emparées du sujet. Serait-ce parce que la transparence est perçue comme plus importante que le secret ? Mais une démocratie ne risque-t-elle pas de sombrer vers un totalitarisme en refusant précisément le droit au secret. Il est urgent de ne pas confondre transparence et éthique. Qu’il s’agisse d’entreprises ou d’individus, l’éthique renvoie à la responsabilité et à la liberté. La transparence n’est pas la vérité ni la liberté, dévoyée elle aliène et déresponsabilise. Au nom de la transparence, faites ceci ou cela, peu importe que cela implique la perte de l’intelligence, et à travers elle, de la liberté et de la responsabilité. La transparence n’est pas une vertu, c’est un outil. L’éthique est une vertu. Une démocratie simplement dotée d’outils, sans vertus, perd sa conscience. La transparence sans éthique devient impudique et irrespectueuse. Le secret des affaires, les jardins secrets des individus comportent en leur sein le nécessaire équilibre permettant de réfléchir sur nos valeurs et d’en être les garants en toute responsabilité.

Olivier COSTA



Libertés H05/02/2021Editorial


Interdit au public, sauf pour Google

L’article 17 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 dispose que « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé … ».

Le Code civil en a tiré plusieurs principes allant d’une jouissance absolue de la propriété au respect de l’intimité de la vie privée, contentieux bien connu et codifié au titre « des vues sur la propriété de son voisin ».

Pourtant personne ne s’émeut des services Google Street View et surtout Google Earth qui permettent, plus qu’une fenêtre sur cour, de découvrir l’envers du décor, chez soi ou son voisin. Or, nul consentement demandé pour cette capture de l’intimité. Sa propre propriété est donc devenue un res nullius que Google peut exploiter.

Preuve en est de l’inversion de paradigme où c’est au propriétaire de demander à Google de pouvoir flouter sa propriété. Effet pervers de ce processus, le floutage isolé attire donc encore plus la curiosité… Loin de se justifier par un fondement sécuritaire, Google a imposé sa vision du monde : si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre. A suivre…

Mathieu MARTIN