L’abandon de la taxe carbone par le Gouvernement français au profit d’une contribution carbone européenne

Le Gouvernement reviendrait-il sur ses engagements pris au Grenelle Environnement ? En tout cas, Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, a déploré que ce soit « l’écolo-scepticisme qui l’emporte » suite à l’annonce faite par le Premier ministre du report de la date d’entrée en vigueur de la taxe carbone initialement prévue le 1er janvier 2010, puis reportée au 1er juillet de la même année dans l’attente de la présentation d’un nouveau texte au Parlement. Face au contexte de crise économique, d’augmentation du chômage et du déficit public et de faiblesse du pouvoir d’achat, le Président de la République a affirmé vouloir « protéger les français » et les industries fragilisées par la crise. Lors de sa déclaration, François Fillon a donc envisagé de proposer, dès la fin de l’année, l’insertion, dans la directive européenne sur l’énergie, d’une disposition visant à mettre en place une coordination avec l’ensemble des pays européens. Dès lors, la taxe carbone française aurait été abandonnée au profit d’une contribution carbone européenne afin de « ne pas creuser le déficit de compétitivité avec notre voisin allemand », ni même entraver la compétitivité des industries françaises. Suite à cette remise en cause de la taxe carbone française, Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat ainsi que Chantal Jouanno ont pris acte de la décision du Premier ministre privilégiant désormais « une action coordonnée au niveau européen ». Le ministre avoue être convaincu que « la fiscalité écologique reste une grande idée, absolument indispensable pour accélérer la mutation écologique et économique de notre pays » et va donc, désormais, devoir défendre l’idée d’une taxe carbone à l’échelle européenne.