Réflexion sur la maternité pour autrui

Un groupe de travail présidé par Michèle ANDRE a remis le 25 juin 2008 un rapport sur la maternité pour autrui.

Aujourd'hui la gestation ou la procréation pour autrui est interdite en France et fait l'objet de sanctions civile et pénale en raison notamment du fait que la maternité légale résulte de l'accouchement. Cela n'empêche toutefois pas les personnes désireuses d'enfant d'avoir recours à la maternité pour autrui à l'étranger en Belgique ou aux Etats Unis par exemple. Cette situation en France n'est pas sans poser un problème de filiation, une des sanctions civiles étant l'impossibilité d'établir la filiation de l'enfant à l'égard de sa mère d'intention que ce soit par voie d'adoption (Ass Plen 31 mai 1991), d'une reconnaissance (CA Rennes 4 juillet 2002) ou même de la possession d'état (TGI Lille 22 mars 2007).

Le groupe de travail, après avoir analysé les différents enjeux de la matière et comparé les systèmes de droit étranger et européen, a donc rendu un rapport d'information. Ce dernier recommande d'autoriser et d'encadrer la gestation pour autrui, suivant des conditions d'éligibilité précises, tant pour le couple que pour la gestatrice.

Différentes recommandations doivent être soulignées :

Cette réflexion propre au groupe de travail soulève cependant déjà des oppositions. On citera notamment l'intérêt de l'enfant, certains considérant que l'enfant a besoin d'un père et d'une mère clairement établis et reconnus ou soulevant des craintes sur le positionnement de l'enfant face à cette situation à l'adolescence. L'intérêt général et le respect de la dignité humaine sont également invoqués. Des personnes redoutent notamment la contractualisation de la filiation et la reconnaissance d'un droit à l'enfant ou même le risque de faire de l'homme une marchandise.