Les objets connectés, bientôt un mode de preuve répandu ?

Les entreprises mettent au point de plus en plus d’objets connectés, afin de nous faciliter et nous accompagner dans un certain nombre de tâches. C’est le cas des bracelets sportifs, qui calculent notre activité physique et nous permettent de tenir nos objectifs, Flower de Parrot qui nous prévient quand notre plante a besoin d’être arrosée, ou Echo Look d’Amazon qui nous aide à nous habiller le matin dans notre dressing.

Ces objets renseignent sur l’activité de son détenteur, sa localisation également lorsqu’ils sont équipés de fonctions de géolocalisation, les plus sophistiqués comme les Google Glass ou Echo Look prennent même des photos et vidéos.

Les objets connectés deviendraient-ils alors des témoins clés dans des affaires criminelles ? Trois affaires outre-Atlantique en témoignent.

En Arkansas tout d’abord, la police américaine a demandé à Amazon les enregistrements de son boitier connecté Echo, témoin d’un meurtre survenu en novembre 2015. Ce boitier connecté utilise une technologie de reconnaissance vocale nommée Alexa, qui pourrait avoir enregistré l’intégralité des évènements survenus la nuit du crime.

Ensuite, un bracelet connecté intervient dans une affaire de meurtre d’une femme, où son mari a déclaré l’intervention d’un tiers cambrioleur, scénario qui s’est retourné contre lui après examen de ses smartphone, ordinateur, alarme, et bracelet connecté, qui contredisent sa version des faits. Il est aujourd’hui mis en examen pour meurtre, faux et usage de faux et faux témoignage.

En 2015 enfin, un bracelet connecté de la marque Fitbit avait permis de confondre une prétendue victime de viol, en relevant que l’activité enregistrée par son bracelet était en totale opposition avec sa déclaration. Celle-ci a finalement été inculpée pour fausse déclaration et altération de preuves.

Cependant, reste à convaincre les entreprises de fournir les données aux enquêteurs, car ce serait avouer que ces objets connectés s’immiscent dans nos vies, enregistrent des données très intimes, et nous surveillent à chaque instant…

Amazon se retranche pour l’instant derrière l’atteinte à la vie privée de ses utilisateurs, Apple avait fait de même lorsque le FBI lui avait demandé de débloquer des iPhone.

En France, selon la loi, tout mode de preuve est recevable dans les procédures civiles, administratives et pénales. On peut ainsi imaginer sans mal les données d’une montre connectée examinées dans un tribunal français à court terme.

Cependant, ces objets peuvent être facilement dupés, difficile de prouver qui en est le porteur, il peut y avoir des bugs ou du mal à reconnaître certaines activités. Leurs données seules seraient ainsi insuffisantes pour retenir l’innocence ou la culpabilité d’un prévenu.