Les formidables avancées de la voiture autonome en France

Le 11 juillet dernier, Audi a présenté son dernier modèle A8 au cours d’une grande messe à Barcelone. Cette voiture constitue actuellement le modèle de conduite autonome le plus évolué existant, avec une autonomie de niveau 3 (automatisation conditionnelle). Un bouton AI est placé sur le tableau de bord, permettant d’activer le mode autonome, promettant jusqu’à 60km/h sur autoroute, sans besoin de supervision par le conducteur. Le mode autonome fonctionne dans certaines situations précises, notamment les phases d’embouteillage sur des voies rapides séparées par un terre-plein central. Ce modèle sera également capable de se garer et de sortir du garage tout seul sans personne à bord, le conducteur suivra sa voiture sur son smartphone. Audi précise que certaines de ces fonctionnalités ne seront pas activées dans les pays où le cadre réglementaire ne le permet pas. Cette voiture sera commercialisée au cours de l’année 2018.

Le 12 juillet, c’est un véhicule Citroën qui passait, pour la première fois, en mode autonome, une barrière de péage. La voiture a conduit en conditions réelles de trafic, au-delà de la barrière du plus grand péage d’Europe, celui de St Arnoult, avec 39 voies, exploité par Vinci.

PSA commercialisera par ailleurs, dès la fin de l’année 2017 le nouveau SUV DS7 muni d’une conduite autonome de niveau 2 (automatisation partielle), permettant la gestion automatique de la vitesse, la trajectoire sur voie rapide et la conduite dans les embouteillages. Actuellement, ce sont une vingtaine de prototypes qui roulent de manière autonome sur les routes de France et des pays voisins.

Dans le même temps, Renault et Sanef, filiale française d’autoroutes du groupe espagnol Abertis, vont coopérer pour développer les communications entre véhicules autonomes et les infrastructures routières, et tester le passage des barrières de péage et l’approche des zones de travaux. Cette coopération affiche l’ambition d’améliorer la sécurité des conducteurs, des passagers, et des autres, pour, à terme, proposer des trajets plus confortables dans des voitures autonomes.

Renault enfin fait actuellement rouler 6 prototypes de son modèle Espace sur les routes de l’Ouest francilien, avec l’objectif affiché de parvenir d’ici 2020 au niveau 4 (niveau élevé d’automatisation) de conduite autonome.

Cependant, rappelons que, pour le moment, la réglementation française ne permet pas au conducteur de quitter la route des yeux pour s’adonner à d’autres activités, celui-ci doit rester concentré et attentif à la route en permanence.

En effet, le code de la route n’a aucunement été modifié, l’article R 412-6 dispose que « tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur. (…) Tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent ». Seule l’ordonnance du 3 aout 2016 relative à l’expérimentation de véhicules à délégation de conduite sur les voies publiques autorise les essais de conduite autonome, subordonnés à l’autorisation du Ministre chargé des Transports.